Chapitre 3
1 - Luisa Piccarreta: l’essentiel de sa vie.
2 - Luisa Piccarreta: “Première de âmes qui formeront la Seconde Génération des Enfants de lumière”.
3 - Jésus nous renseigne sur le divin Vouloir.
4 - Jésus nous dévoile l’âge véritable de l’humanité.
5 - L’importance des écrits de Luisa pour l’avenir de l’humanité.
- III -
LUISA PICCARRETA:
SA VIE ET SON OEUVRE
1 - Luisa Piccarreta: l’essentiel de sa vie. [74]
Luisa Piccarreta voit le jour le 23 avril 1865 dans une petite ville italienne nommée Corato, située dans la région des Pouilles, qui forme le talon de la botte italienne. Son père s’appelle Vito-Nicola Piccarreta et sa mère Rosa Tarantini. Ils la font baptiser le même jour. À l’âge de 9 ans Luisa fait sa première communion, et le même jour elle reçoit aussi le sacrement de Confirmation. Environ un an plus tard elle commence à entendre une voix qui lui parle intérieurement, et qui par ce moyen finit par devenir son guide sur les choses spirituelles. Elle finit par comprendre que cette voix est celle de Jésus. Lorsque Luisa atteint l’âge de 16 ans, Jésus lui propose de se vouer entièrement à la Volonté divine, et elle accepte.
À l’âge de 17 ans Luisa commence à vomir sa nourriture, régulièrement, et d’une façon si bizarre – la nourriture vomie est toujours intacte et parfumée – que sa famille se voit contrainte d’appeler à son secours presque tous les prêtres de la ville, un après l’autre. Les phénomènes sont si étranges que même les prêtres se montrent dépaysés. Ceux qui ne se révoltent pas, capitulent, et cela provoque chez Luisa des souffrances morales considérables, d’autant plus que le comportement des membres de sa famille finit par ressembler à celui des prêtres, plutôt réprobateurs. [75] Dans ce climat d’incompréhension Luisa reçoit du curé de sa paroisse l’ordre de manger régulièrement, même si elle sait que quelques instants après elle va régurgiter le tout. Luisa se contente d’obéir.
Luisa est de moins en moins en condition de mener une vie normale, et à l’âge de 22 ans elle se voit contrainte de garder le lit en permanence. Cela a pour effet de favoriser sa vie spirituelle. En effet, le 16 octobre 1888 – elle a 23 ans – Jésus l’invite à accepter des “épousailles mystiques”. Cette union mystique est ratifiée par la Très-sainte Trinité onze mois plus tard, le 8 septembre 1889, en la présence de la Cour céleste tout entière. En cette occasion Luisa reçoit le plus grand cadeau que Dieu puisse offrir à une créature humaine: le don de la Volonté divine, un don qui dépasse même celui du mariage mystique. [76] Si les choses se sont déroulées telles que rapportées – et rien nous pousse à croire le contraire – en ce 8 septembre 1889, fête de la nativité de la Vierge Marie, Dieu aurait déposée la première semence de son troisième Fiat, celle de son Royaume temporel, dans un cœur humain choisi parmi les plus petits et cachés de la terre, le cœur de Luisa Piccarreta. Et tout cela se serait produit à l’insu de tous, dans le silence et la modestie la plus totale. [77]
74, 75, 76, 77
- [74] Une partie du contenu de ce chapitre est aussi présente dans le livre de J. De Parvulis: “Les Temps à venir”.
- [75] Ces phénomènes surprenants étaient de nature mystique, et venaient du fait que Luisa s’était volontairement offerte à Dieu comme âme victime. Ce phénomène de nourriture, comme celui de sa rigidité nocturne périodique, étaient liés à la mission que Dieu lui avait confiée, sauf que personne ne pouvait l’admettre, d’où les multiples incompréhensions.
- [76]C’est la grâce des grâces. C’est l’équivalent d’une troisième naissance, conçue pour couronner les deux qui l’ont précédée, et qui sont: 1) naissance physique et 2) naissance spirituelle. Si on considère précieux le don de la vie physique et ultra précieux le don de la vie spirituelle, que dire du don de la Volonté divine! Ce troisième don nous fait renaître à laVie divine, celle-là même que l’homme s’est aliénée par le Péché originel. (Relire au besoin la section # 5: Notre vie en trois naissances, au premier chapitre).
- [77] On dirait que plus les projets de Dieu sont grandioses, plus les acteurs choisis pour les mener à terme sont petits, humbles, effacés, silencieux. Est-ce possible que Dieu le fasse par exprès? Que Corato soit une version récente de l’ancienne Bethléem? Nous savons que c’est à partir de la grotte de Bethléem, une petitesse presque absolue, que Dieu a inauguré le Règne de son deuxième “Fiat”, le “Fiat” de la Rédemption. De même, tout laisse croire que le troisième “Fiat” de Dieu ait été lui aussi inauguré à partir d’une petitesse presque absolue, Corato. Le 8 septembre 1889, à Corato, Luisa a reçu du Père Éternel le don de la Divine Volonté.
Luisa de son vivant
En février 1899, par obéissance au Seigneur et à son confesseur, Luisa commence à écrire tout ce que Jésus lui dit d’écrire. Cela dure une quarantaine d’années, et pendant ce temps Luisa met sur papier tout ce que Jésus lui explique sur le mystère de la Volonté divine. Luisa meurt d’une pneumonie le 4 mars 1947, cinquante jours avant d’avoir pu atteindre ses 82 ans.
Luisa a eu quatre sœurs, mais aucun frère. Elle a vécu toujours à Corato, sauf pour les mois où, au temps de son enfance, sa famille se rendait à une ferme qui portait le nom de “Torre disperata”. Étant jeune Luisa était timide, peureuse même. Elle avait souvent des rêves qui la rendaient craintive; elle voyait la Vierge Marie qui chassait le démon loin d’elle. À sa mort, survenue à l’âge de 82 ans, il a été impossible de redresser son corps qui pendant toutes ces années avait fini par prendre la forme d’un “L”. Pour l’enterrer on a donc fabriqué un cercueil spécial, lui aussi en forme de “L”.
Outre sa correspondance, Luisa a laissé 36 cahiers manuscrits qui parlent de la Volonté divine. Après avoir été confisqués par des autorités ecclésiastiques pour des raisons encore mal définies, ces cahiers ont été déposés aux archives vaticanes, et oubliés dans ces archives pendant 58 ans. Récemment ils ont été récupérés grâce à l’intervention providentielle de deux évêques, Mgr Carata et Mgr Cassati, ex-titulaires successifs du diocèse de Trani où se trouve Corato. En 1994 le Vatican a demandé à Mgr Cassati, alors évêque de Trani, de mettre en marche le processus de béatification de Luisa Piccarreta. Cela a été fait. Cette cause de béatification a été officiellement introduite au Vatican le 20 novembre 1994, jour de la fête du Christ-Roi.
Le cas de Luisa ressemble un peu à celui de Sœur Faustine Kowalska, totalement réhabilitée après avoir subi le rejet des siens. Le Père Annibale Di Francia, ex-directeur spirituel de Luisa et aujourd’hui un saint canonisé, nous parle de Luisa en ces termes:
Le Bienheureux Annibale Di Francia au sujet de Luisa:
«Luisa, âme solitaire, est une vierge très pure, toute à Dieu. Elle apparaît comme un objet de prédilection singulière du Divin Rédempteur qui, siècle après siècle, multiplie sans cesse les merveilles de son amour. Il semble que Dieu ait voulu faire de cette vierge, dénuée de toute instruction, un instrument apte à une mission très sublime, à savoir: le triomphe de la Volonté divine sur toute la terre. » [78]
Lorsque Luisa a commencé à entendre la voix de Jésus lui demandant le détachement d’elle-même et de tout, elle avait 11 ans. Quelques années plus tard Jésus a recommencé à lui parler pour lui dire ceci:
Jésus à Luisa Piccarreta:
“Je veux de toi la parfaite conformité à ma Volonté, de manière que ta volonté vienne à se fondre totalement dans la mienne.” [79] Puis ceci:
Jésus à Luisa Piccarreta:
“J’ai fait le tour de la terre, j’ai regardé une par une toutes les créatures pour trouver la plus petite, et parmi elles Je t’ai trouvée, toi, la plus petite de toutes. Ta petitesse m’a plu, et Je t’ai choisie. Je t’ai confiée à mes anges afin qu’ils te gardent, non pour te faire grande, mais pour conserver ta petitesse. Maintenant Je veux commencer la grande œuvre de l’accomplissement de ma Volonté. Avec elle tu ne te sentiras pas plus grande, au contraire, ma Volonté te rendra plus petite, et tu continueras à être la fille toute petite de ma Volonté”. [80]
Nous avons vu un peu plus tôt que le 8 septembre 1889 Luisa Piccarreta a vécu l’expérience du “mariage mystique” avec Jésus, et qu’en cette occasion elle a reçu le “Don du Vouloir divin”. Quelques jours après, son céleste époux lui a dit:
Jésus à Luisa Piccarreta:
“Depuis quelques jours, Nous, les trois Personnes de la Sainte Trinité, sommes descendues du ciel et avons pris possession de ton cœur. Nous y avons fait notre demeure perpétuelle. Nous avons pris les rênes de ton intelligence, de ton cœur, et de toute ta personne. Chaque chose que tu fais maintenant est une émanation de notre Volonté créatrice en toi.” [81]
Jésus admet Luisa dans les mystères de son amour en la traitant avec une grande tendresse, digne de lui seul. Luisa demeure cependant ce qu’elle est, une créature humaine craintive, portée à se faire du souci pour ceci ou pour cela. Des fois ses craintes ont pour objet les phrases qu’elle est en train de rédiger. Elle s’inquiète sur ce qui pourrait leur arriver plus tard, même après sa mort. Elle souffre le martyre à l’idée que ces belles pages puissent un jour servir de repas à la curiosité de personnes indignes, devenir comme des perles données aux pourceaux. Elle ne voudrait pas que cela se produise. Alors Jésus vient à son secours, et pour l’aider à vaincre ses inquiétudes, Il lui parle de façon tendre et rassurante, comme dans l’exemple que voici:
Jésus à Luisa Piccarreta:
“Ma fille, ne sois pas inquiète. Ces écrits ne sont pas à toi; ils sont à moi. Cesse de te demander dans quelles mains ils finiront. Personne ne pourra les salir en les touchant. Je saurai les préserver. Ils m’appartiennent. Ceux qui les liront avec bonne volonté y trouveront une chaîne de lumière et d’amour, la même lumière et le même amour qui me poussent à aimer chaque être humain individuellement. [...] Ces âmes sentiront en elles les flammes de mon amour lorsqu’elles les liront par soif de vérité. Ils se sentiront transformés en amour, et m’aimeront encore plus.” [82]
78, 79, 80, 81, 82
- [78] Pablo-Martin Sanguiao: “Luisa Piccarreta, la piccola figlia della Divina Volontà”, pp. 40-41.
- [79 ]Idem, p. 29.
- [80] Idem, p. 16. (L’auteur a pris cet extrait dans le cahier n. 12 de Luisa, à la date du 23 mars 1921).
- [81] “Stella Maris”, mai 1999 (n. 348), p. 21.
- [82] Pablo-Martin Sanguiao: “Luisa Piccarreta, la piccola figlia della Divina Volontà”, p. 47. L’auteur a pris cet extrait dans le cahier n. 36 de Luisa, à la date du 19 mai 1938.
Ou comme dans cet autre exemple:
Jésus à Luisa Piccarreta:
“Ne te trouble pas, ma fille, courage. Ce que J’ai fait en toi était nécessaire à mon amour. Il fallait que tu sois instruite au sujet de ma Volonté divine. Cette Volonté est celle qui m’a servi dans ma propre vie, celle qui m’a permis d’accomplir l’œuvre de la Création. Voilà la raison pour laquelle il est nécessaire qu’au commencement de cet état qui est le tien, J’emploie avec toi des stratagèmes d’amour. Le degré d’intimité que Je t’accorde tient de l’incroyable. Je suis arrivé à ce résultat, et t’ai fait tant souffrir aussi, pour voir si tu te soumettais à tout. Puis Je t’ai inondée de mes grâces et de mon amour, et t’ai de nouveau soumise à la souffrance pour m’assurer que tu ne m’avais rien refusé. Tout cela pour vaincre ta volonté. Donc, tout ce que j’ai fait au début de cet état qui est le tien était nécessaire. C’était de la préparation. Il fallait préparer une toile de fond, un scénario, quelque chose de beau, quelque chose de saint pour que tu sois bien disposée face aux grandes vérités que Je m’apprêtais à te transmettre au sujet de ma Volonté divine. [...]
Donc ces écrits seront plus sous ma protection que sous la tienne. Après tout, ce sont mes écrits. Une seule vérité sur mon “Fiat” me coûte un prix qui dépasse la valeur de toute la Création. La Création est simplement mon œuvre, alors que ma vérité, c’est ma vie, la même que Je veux donner à mes créatures humaines. Songe, pour comprendre, aux souffrances auxquelles tu as été soumise, aux grâces que Je t’ai accordées pour parvenir à te communiquer les vérités qui touchent à mon saint Vouloir.” [83]
83
- [83] “Stella Maris”, mai 1999 (n. 348), p. 22.
Mais Luisa souffre énormément de l’obligation qu’elle a de mettre par écrit les secrets de sa vie spirituelle, tout cela au nom de la sainte obéissance. Lorsque cette souffrance devient trop forte, au point de lui faire peur, elle s’ouvre à Jésus. Elle lui confie qu’elle n’en peut plus.
Luisa raconte:
“Pendant que j’écrivais, je sentais le grand poids du sacrifice que comporte pour moi le fait d’écrire. J’offrais ce sacrifice à mon Jésus pour obtenir la grâce que sa Volonté divine soit connue, recherchée, et aimée de tous. [...] Comme j’étais souffrante, et que je poursuivais l’écriture au prix d’un grand effort, mon doux Jésus pour me fortifier m’a ainsi parlé:”
Jésus à Luisa Piccarreta:
“Fille bien-aimée, courage! Je suis avec toi. Pendant que tu écris, ma complaisance est telle qu’à chaque mot que tu écris, Je te donne un baiser. A chaque mot Je t’embrasse, Je te fais cadeau d’une parcelle de ma Vie divine. Veux-tu en connaître la raison? C’est que Je vois dans ces écrits la reproduction de l’éternelle vie d’amour de notre Trinité, la copie de notre Volonté divine en action. L’amour trinitaire, qui s’est vu refoulé pendant six mille ans, s’épanche, donne des rafraîchissements à la grande soif qui le brûle, fait savoir à quel point Il aime la créature humaine, jusqu’à vouloir lui donner sa Volonté comme vie. Tout cela pour que d’un côté comme de l’autre nous puissions dire: “Ce qui est à moi est à toi”, et pour que nous puissions dire aussi que notre amour réciproque est enfin de force égale: “Ce que Je veux, elle le veut” [...]
Si dans notre amour il y avait une disparité, l’amour de l’un et de l’autre se trouverait affecté. Si l’un de nous deux voulait une chose et l’autre ne la voulait pas, l’union serait brisée, l’amour aussi. Et puisque mon amour est un amour vrai, sachant que la créature humaine possède amour et volonté finis, Je lui fais cadeau de mon amour et de ma Volonté infinis. Ainsi nous pourrons dire que nous nous aimons d’un seul amour, et qu’entre nous il y a une seule et unique Volonté. Si chacun de nous deux ne devient pas la volonté de l’autre, l’amour vrai n’existe pas, et la source de l’amour demeure inaccessible. Tu devrais donc te réjouir de ton sacrifice d’écrire, sachant que mon amour s’exprime grâce à ce sacrifice. Mon amour, comme tu sais, s’est vu réprimé pendant des siècles, et la chaleur de ses flammes est si forte que J’en perds la raison.
Aimons-nous donc d’un seul cœur, et disons tous les deux “ce que tu veux, je le veux”. Dis ceci “Jésus, prends ma volonté dans la tienne, ou donne-moi la tienne pour vivre”. [84]
Luisa commence presque tous les chapitres de ses livres par l’expression: “En poursuivant mon état habituel”. Ces mots indiquent une condition de vie qui la plonge dans le Vouloir divin. Elle est liée à Dieu. Le fait de vivre dans cet état lui permet de participer à tout ce que Dieu fait dans les créatures et en Lui-même, au ciel et sur la terre, dans le temps et dans l’éternité. Plongée dans l’immensité du Vouloir divin elle exprime à son Créateur sa reconnaissance, son adoration, sa louange, et la reconnaissance de toute sa gloire. Son “état habituel” est donc le fait de vivre en Dieu, plongée en lui en étant plongée dans le Vouloir divin. Jésus l’encourage en lui disant par exemple:
Jésus à Luisa Piccarreta:
“Continue ton vol dans mon Vouloir, parce que la volonté humaine renferme des faiblesses, des passions, des misères, qui sont des voiles qui empêchent de pénétrer dans ma Volonté éternelle.” [85]
84, 85
- [84] Pablo-Martin Sanguiao: “Luisa Piccarreta, la piccola figlia della Divina Volontà”, p. 49. L’auteur a pris cet extrait dans le cahier n. 36 de Luisa, à la date du 11 juillet 1938.
- [85] Idem, p. 110. L’auteur l’aurait pris dans le cahier n. 15 de Luisa, à la date du 20 avril 1923.
Luisa après son décès
Un jour Jésus confie à Luisa que son agonie au Gethsémani a été plus douloureuse que celle de la croix. Cette dernière, lui dit-Il, était le triomphe sur tout et l’achèvement de tout, mais le Gethsémani en était le commencement. Au cours de l’agonie du Gethsémani Jésus s’est senti défaillir. Cela s’est produit lorsque les péchés du monde lui ont été présentés un à un. Voici ses propres paroles:
Jésus à Luisa Piccarreta:
“Mon humanité languissait, et J’étais sur le point de recevoir le coup de grâce mortel. Sais-tu ce qui en a empêché l’exécution pour que Je ne meure pas à ce moment-là? Sais-tu ce qui a soutenu mon humanité? La première a été ma Mère, mon inséparable Mère. M’ayant entendu appeler au secours elle est accourue vers moi pour Me supporter. Alors que la mort m’envahissait J’ai posé mon bras droit sur elle, et en la regardant J’ai trouvé en elle ma Volonté dans toute son immensité. Elle était intacte. Or ma Volonté est vie.
Étant donné que le Père éternel était inflexible, et que la mort m’était donnée par les créatures, ce fut une créature habitée par la vie de ma Volonté qui me redonna la vie. Ma Mère, qui dans un prodige de ma Volonté m’avait déjà conçu et permis de naître dans le temps, ma Mère à ce moment-là me redonna la vie une deuxième fois pour que Je puisse porter à terme l’œuvre de la Rédemption. Par la suite J’ai regardé vers la gauche, et Je t’ai trouvée, toi, fille toute petite de mon Vouloir divin. Tu étais la première, avec à ta suite d’autres filles de ma Volonté. De la même façon que J’avais posé mon bras droit sur ma Mère, l’ayant choisie comme premier anneau de ma miséricorde (car Je voulais que les portes de cette miséricorde s’ouvrent à toutes les créatures humaines), ainsi J’ai posé mon bras gauche sur toi, t’ayant choisie, toi, comme premier anneau de ma Justice (Je voulais que tu m’aides à la soutenir pour qu’elle ne frappe pas les créatures humaines qui font tout pour la mériter). Avec ces deux appuis, J’ai senti en moi comme une nouvelle vie, et J’ai marché à la rencontre de mes ennemis d’un pas résolu, comme si Je n’avais rien souffert. Au milieu des souffrances de ma Passion, dont certaines étaient de nature à provoquer ma mort, ces deux appuis ne m’ont jamais quitté. S’ils me voyaient proche de mourir, alors, avec ma Volonté qui était en elles, elles me soutenaient et me donnaient des regains de vie.
Oh! Les miracles de ma Volonté! Qui jamais pourra les compter, ou exprimer leur valeur? Voilà pourquoi J’aime tant les personnes qui vivent dans ma Volonté. En elles Je reconnais mon image, mes propres traits de noblesse. En elles J’entends ma propre voix, Je sens ma propre respiration. Si Je renonçais à les aimer, Je me ferais du tort à Moi-même. Je serais comme un roi sans héritiers, sans la noble suite de sa cour, sans la couronne de ses enfants. Et si Je n’avais pas d’héritiers, ni de cour, ni d’enfants, comment pourrais-Je me considérer roi? Mon Royaume est constitué de ceux qui vivent dans ma Volonté. Ma Mère, ma Reine, mes enfants, mes ministres, mon armée, mon peuple tout entier, sont tous choisis dans ce Royaume. Pour moi ils sont tout, et pour eux Je suis tout.” [86]
Jésus explique à Luisa qu’il est typique de son Vouloir suprême d’opérer les plus grands prodiges dans des âmes vierges et inconnues.
Jésus à Luisa Piccarreta:
“Non seulement vierges de nature, mais aussi vierges d’affections, de cœur, de pensée, parce que la vraie virginité est l’ombre divine.” [87]
86, 87
- [86] Idem, pp. 100-101. L’auteur a pris cet extrait dans le cahier n. 13 de Luisa, à la date du 19 novembre 1921.
- [87] Idem, p. 109. L’auteur l’aurait pris dans le cahier n. 15 de Luisa, à la date du 20 avril 1923.
2 - Luisa Piccarreta: “Première des âmes qui formeront la Seconde Génération des Enfants de lumière”. [88]
Les “Enfants de lumière”, on le devine bien, ce sont les saints. Il y en a eu dans le passé et il y en aura aussi dans l’avenir. Mais que signifie: “Enfants de lumière de la Première Génération”, et “Enfants de lumière de la Seconde Génération” ? D’où vient cette distinction? Est-ce que les saints ne sont pas tous de la même trempe, candidats au ciel au même titre?
88
- [88] Au besoin, revoir la note n. 55.
Ces expressions sont de Jésus, qui les utilise au cours des dialogues qu’Il a avec Luisa. Au tout début elles m’apparaissaient mystérieuses car pour bien les comprendre la simple connaissance des événements du passé ne me suffisait pas. Il me fallait une certaine connaissance des choses à venir. Cette connaissance m’a été donnée au fur et à mesure que ma lecture progressait. J’ai compris, en écoutant les confidences de Jésus à Luisa, que la sainteté de l’avenir dépassera de beaucoup la sainteté du passé, pour une raison bien simple: au lieu d’être une sainteté humaine, la sainteté du futur sera divine. Luisa dit que les futurs saints seront comme les grands arbres d’une forêt, alors que les saints du passé seraient comme des buissons.
Pour prouver et clarifier tout cela, rien de mieux qu’une partie du dialogue survenu entre Jésus et Luisa le 6 octobre 1922. Ce dialogue nous donne une idée de comment seront les Saints de l’Ère nouvelle. Luisa elle-même semble désorientée face à ce que Jésus lui dévoile. Voici le dialogue:
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Ce ruisseau du Vouloir divin, Je veux qu’il sorte de toi. »
Luisa Piccarreta à Jésus:
«Jésus, mon amour, l’Église est en vie depuis des siècles. Elle a mis au monde beaucoup de Saints. Plusieurs d’entre eux ont émerveillé et le ciel et la terre par leurs vertus et par les merveilles qu’ils ont accomplies. Est-ce possible que ces Saints n’aient pas œuvré dans ton Vouloir divin de façon à commencer le ruisseau dont tu parles? Pourquoi fallait-il que ça soit moi? Je suis la plus malhabile, la plus ignorante, la plus espiègle. Il me semble que cela ne tient pas debout! »
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Écoute, ma fille. Ma sagesse connaît des chemins que l’homme ignore complètement. Devant ma sagesse l’homme est tenu de baisser la tête en silence, et en esprit d’adoration. Ce n’est pas à lui de me dire quoi faire, qui choisir, à quel moment. Ma bonté a déjà pensé à tout cela. De toute façon, il fallait que d’abord soient constitués les Saints qui selon leurs capacités devaient me ressembler en imitant le plus parfaitement possible mon humanité. Cela a été fait. Ces limites atteintes, ma bonté exige maintenant qu’on les dépasse. Ma bonté veut montrer de quelle sorte d’amour elle excède. Elle veut que les nouveaux Saints entrent dans mon humanité et copient ce que l’âme de mon humanité faisait dans la Volonté divine.
Les Saints du passé ont coopéré au plan de la Rédemption en sauvant des âmes, en enseignant la Loi, tout cela dans les limites des siècles où ils ont vécu. Les Saints de l’avenir, eux, franchiront ces limites. Ils copieront ce que l’âme de mon humanité faisait dans la Volonté divine. Ils embrasseront tous les siècles et toutes les créatures. Ils s’élèveront au-dessus de tous, et remettront en vigueur les droits de la Création, des droits qui me reviennent, et qui vous concernent en tant que créatures de Dieu. Ils reconduiront toute chose à l’origine première de la Création et au but pour lequel la Création a été pensée et réalisée. Tout est ordonné en moi. Si la Création a fait fausse route, il faut que maintenant elle me revienne dans l’ordre, le même ordre qu’elle avait à l’origine.
Le premier plan des actes humains changés en actes divins dans mon Vouloir a déjà été fait par moi, mais Je l’ai laissé comme en suspens, et vous n’en avez rien su, sauf ma chère Maman qui ne peut être séparée de moi. Et cela est nécessaire. Si l’homme ne connaît ni le chemin, ni la porte de mon humanité, ni comment sont ses pièces, comment pourra-il y entrer pour copier ce que moi je faisais? C’est maintenant que le moment est arrivé pour que l’homme entre dans ce plan, et y mette du sien par dessus le mien. Y a-t-il de quoi être surpris si moi j’ai décidé de te choisir la première?
Veux-tu en savoir plus? Tu es vraiment la première à avoir été appelée. Personne avant toi, même la plus chère, n’a eu la révélation de comment on vit dans mon Vouloir, personne n’a jamais su quels sont ses effets, ses merveilles, les bienfaits que l’homme reçoit en œuvrant dans le Vouloir suprême. Examine toutes les vies de Saints que tu veux, toutes les doctrines que tu veux, nulle part il est question des prodiges de mon Vouloir œuvrant dans le vouloir humain, ou du vouloir humain œuvrant dans le mien. Au plus tu trouveras la résignation, l’union des deux vouloirs, mais le Vouloir divin qui opère en l’homme et l’homme en moi, tu ne le trouveras pas. Tout ceci pour te dire qu’avant aujourd’hui le moment n’était pas encore arrivé pour l’homme de vivre dans cet état sublime. C’est maintenant que ma bonté l’appelle à cela. » [89]
Le dialogue suivant entre Jésus et Luisa nous montre en quoi consiste la mission de Luisa, qui pour Jésus est déjà la: “Première des âmes qui formeront la Seconde Génération des Enfants de lumière”.
Luisa raconte:
«Je pensais à ce que Jésus m’avait dit quelques jours plus tôt, [90] et je me disais à moi-même. “Comment est-ce possible que je sois le deuxième appui de Jésus, juste après ma céleste Mère?” Alors Jésus, m’attirant vers lui à l’intérieur d’une grande lumière me dit: »
89, 90
- [89] Pablo-Martin Sanguiao: “Luisa Piccarreta, la piccola figlia della Divina Volontà”, pp. 105-106. L’auteur a pris ce dialogue dans le cahier n. 14 de Luisa, à la date du 6 octobre 1922.
- [90] Le 19 novembre 1921.
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Ma fille, pourquoi ces doutes? Qu’est-ce qui te fait douter ainsi? »
Luisa à Jésus:
«Ma grande misère! »
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Oublie ta misère pour l’instant. De toute façon, si Je ne t’avais pas élue, j’aurais dû prendre quelqu’un d’autre de la famille humaine, car celle-ci a rejeté ma Volonté, et par ce geste a torpillé le projet que la Création devait me rendre en termes de gloire et d’honneur. Donc quelqu’un de la famille humaine – une personne continuellement unie à ma Volonté, vivant avec ma Volonté bien plus qu’avec la sienne, et embrassant toute chose dans ma Volonté – aurait eu pour mission de s’élever au-dessus de tout, de façon à déposer aux pieds de mon trône la gloire l’honneur et l’amour que les autres ont négligé de m’offrir. Le but véritable de la Création n’est pas d’accomplir de grandes œuvres, mais celui d’accomplir ma Volonté. Tout ce qui n’est pas le fruit de ma Volonté Je le considère futile, et le méprise. Cela explique pourquoi des quantités d’œuvres humaines tombent en ruines au moment crucial. Cela vient du fait qu’elles n’abritent pas en elles la vie de ma Volonté.
Lorsque l’humanité s’est séparée de ma Volonté, elle a détruit ce qui pour moi comptait le plus, l’objectif pour lequel Je vous ai créés. Et alors que de son côté l’humanité s’est complètement ruinée, de mon côté J’ai été privé de la gloire et de l’amour que j’aurais dû recevoir en tant que Créateur. Mais puisque mes œuvres portent la marque de l’Éternel, ma sagesse et mon amour éternels ne pouvaient pas laisser l’œuvre de la Création sans les résultats prévus par Dieu pour sa propre gloire. Voilà donc la Rédemption, par laquelle J’ai expié les péchés des hommes, et non seulement par mes souffrances multiples mais aussi en renonçant à ma volonté humaine au profit de la Volonté divine, même dans les choses les plus insignifiantes, comme respirer, regarder, parler, etc… Mon humanité ne bougeait pas, ni ne vivait, à moins d’être animée par la Volonté de mon Père. J’aurais préféré mourir mille fois plutôt que de respirer une seule fois contre sa Volonté.
Étant donné qu’en ma personne Je suis vrai homme et vrai Dieu, cela m’a permis de renouer la volonté humaine à la Volonté divine, [91] et de redonner à mon Père la gloire qui lui revient de droit.
Mais ma Volonté et mon amour ne veulent pas rester seuls dans mes œuvres. Ils veulent créer des êtres qui soient le reflet de ma Personne. Mon humanité avait rétabli la Création selon le dessein du Créateur, mais J’ai vite constaté qu’à cause de l’ingratitude des hommes, dont un grand nombre était en perdition, l’objectif de la Rédemption était en péril. Alors, pour m’assurer que la Rédemption m’apporte une gloire complète et me remette les droits qui me sont dus, J’ai choisi dans la famille humaine une autre créature. J’ai choisi ma Mère, fidèle réplique de ma vie, car sa volonté était complètement immergée dans la mienne. J’ai concentré en elle tous les fruits de la Rédemption de manière à préserver les objectifs de la Création et de la Rédemption. Même si, par hypothèse, personne n’avait profité de la Rédemption, ma Mère à elle seule m’aurait accordé tout ce que les autres créatures humaines m’auraient nié.
Et maintenant revenons à toi. J’étais vrai Dieu et vrai homme, et ma chère Mère était innocente et sainte. Or notre amour nous poussait plus loin. Nous voulions, ma Mère et moi, qu’une autre créature, conçue comme tous les enfants des hommes, prenne la troisième place à mes côtés. Je n’étais pas satisfait que ma Mère et moi, nous soyons les seules personnes intégrées à la Volonté divine. Nous voulions que d’autres enfants vivant en complet accord avec notre Volonté nous donnent gloire et amour divin pour tous, et au nom de tous. Je t’ai donc choisie “ab æterno”, alors que rien encore n’existait ici-bas. Et de même que Je contemplais avec plaisir ma chère Maman, me réjouissant en elle, la caressant, et déversant sur elle des torrents de grâces divines, de même Je me réjouissais en te contemplant et en te caressant, toi.
Les torrents de grâces qui pleuvaient sur ma Mère se déversaient même sur toi, dans la mesure où tu pouvais les recevoir. Ces torrents de grâces t’ont préparée, enrichie, embellie. Ils ont permis que ma Volonté s’intègre à toi, et que ce soit elle – ma Volonté et non la tienne – qui anime tes actes, même les plus petits. En chacun de tes actes coulait ma vie, ma Volonté, tout mon amour. Quelle satisfaction! Quelle joie! Voilà pourquoi Je te considère un appui, le deuxième après ma Mère. Je ne m’appuyais pas sur toi – car tu étais un rien sur qui Je n’aurais pas pu m’appuyer – mais sur ma Volonté qui était en toi. Ma Volonté est vie, et celui qui la possède, possède la vie, et peut servir d’appui à l’auteur même de la vie. De même que J’ai centré le dessein de la Création en moi, et qu’en ma Mère j’ai centré les fruits de la Rédemption, ainsi de même J’ai centré les desseins de ma gloire en toi comme si mon Vouloir était présent en tous, car par toi me viendra l’escadron des autres créatures humaines. Les générations ne passeront pas sans que d’abord Je n’aie réussi à atteindre cet objectif.
91
- [91] Jésus a renoué la volonté humaine à la Volonté divine, non seulement la sienne mais aussi celle des humains qui plus tard le reconnaîtront et l’accepteront comme Messie et sauveur.
Luisa poursuit son récit:
«Alors moi, stupéfaite, j’ai dit: “Mon amour, est-ce possible que ta Volonté m’ait remplie complètement, et que dans toute ma vie il n’y ait pas eu une seule cassure entre ta Volonté et la mienne? J’ai l’impression que tu te moques de moi”. Alors Jésus, d’une manière encore plus douce m’a répondu:
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Je ne me moque pas de toi. Il est vrai qu’entre toi et moi il n’y a pas eu de cassure. Quelque légère blessure, peut-être, mais mon amour, comme du ciment très fort a réparé ces lésions et rendu ma Volonté encore plus forte en toi. En observant tes actes un à un, Je faisais en sorte que ma Volonté y accède comme on accède à une place d’honneur. Je savais bien que de nombreuses grâces étaient nécessaires pour que s’accomplisse en toi le plus grand miracle du monde, celui de vivre constamment dans mon Vouloir. Dans son agir l’âme se sent appelée à assimiler Dieu qui est immense, pour ensuite le redonner intégralement tel qu’elle l’a assimilé, et pour ensuite l’assimiler de nouveau.
Cela surpasse le miracle même de l’Eucharistie, car le pain et le vin en tant que matières accidentelles n’ont ni la raison, ni la liberté de s’opposer à ma vie sacramentelle. L’hostie ne fait rien par elle-même, c’est moi qui fais tout. Il suffit que Je le veuille, Je le fais. Mais pour que se réalise le miracle de vivre dans ma Volonté, Je dois plier une volonté humaine, une raison humaine, des désirs humains, un amour humain, qui sont libres d’accepter comme de refuser. Il en faut combien de temps et d’énergie?
Voilà pourquoi les âmes qui font la communion et prennent part au miracle eucharistique sont nombreuses, car le sacrifice est moindre, mais lorsqu’il s’agit de se sacrifier vraiment au point de vouloir que le miracle de ma Volonté se réalise en elles, très peu y adhèrent. » [92]
92
- [92] Pablo-Martin Sanguiao: “Luisa Piccarreta, la piccola figlia della Divina Volontà”, pp. 102-104. L’auteur a pris ce dialogue dans le cahier n. 13 de Luisa, à la date du 26 novembre 1921.
Des références sur ce même sujet il en existe beaucoup. En voici deux autres:
1. Jésus à Luisa Piccarreta:
«Je te parle de la vie dans ma Volonté. Jusqu’à ce jour Je ne l’ai manifestée à personne. On a connu tout au plus l’ombre de ma Volonté. […] Mais y pénétrer, en embrasser l’immensité, se multiplier avec moi et pénétrer partout, même en restant sur la terre […] cela n’a pas encore été dévoilé. » [93]
2. Jésus à Luisa Piccarreta:
«Nous avions créé l’homme dans le but de le laisser vivre comme s’il était notre fils. Nous l’avions créé pour qu’il soit totalement heureux d’avoir nos biens à sa disposition. Nous l’avions créé pour pouvoir ainsi nous réjouir de son bonheur. L’être humain qui aujourd’hui accepte de vivre dans notre Vouloir divin nous permet de revenir aux joies, aux fêtes, au but premier de la Création. […] Il se peut que cela te paraisse quelque peu négligeable, mais pour moi, c’est très important. C’est le but ultime de toutes mes œuvres. » [94]
93, 94
- [93] Idem, p. 93. L’auteur a pris cet extrait dans le cahier n. 12 de Luisa, à la date du 29 janvier 1919.
- [94] Idem, pp. 112-113. L’auteur a pris ce dialogue dans le cahier n. 16 de Luisa, à la date du 20 février 1924.
Pour conduire à terme son projet de Rédemption (le deuxième Fiat de Dieu, après celui de la Création), Jésus s’est fait aider par sa Mère, chez qui la Volonté divine s’est toujours conservée intacte. Mais pour conduire à terme le projet de Sanctification (troisième Fiat de Dieu) Jésus a choisi Luisa Piccarreta, une personne aux apparences les plus ordinaires.
Voici à ce propos l’extrait d’un dialogue que Jésus et Luisa ont eu sur ce sujet:
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Ta mission, qui consiste à faire connaître la Volonté éternelle, se trouve entrelacée avec la mienne, et avec celle de ma très chère Mère. Il était nécessaire que le Soleil éternel de ma Volonté se concentre sur une seule créature humaine ayant reçu la mission de servir au bien de tous. Il était nécessaire que ce Soleil puisse émaner ses rayons lumineux et bienfaisants à partir d’une seule personne ayant reçu cette mission unique de les rendre accessibles à tous. Cela rendait nécessaire une chose: que par respect pour cette Volonté Je déverse mes grâces en toi, avec l’amour, la lumière, les connaissances qui auraient permis de préparer une digne habitation au Soleil de mon Vouloir […]
Il faut que tu saches ceci. Il en est de toi comme de moi. De même que mon humanité a conçu toutes les âmes à travers la Rédemption, […] ainsi de même ton humanité doit les concevoir à travers ta mission, les tâches qui y sont rattachés, et en vertu de ma Volonté qui est en toi. Es-tu consciente que dans ma Volonté tu embrasses tout le monde, depuis la première créature humaine jusqu’à la dernière qui existera sur la terre? Es-tu consciente de comment tu voudrais satisfaire, aimer, servir cette Volonté suprême, la lier à tous, enlever les obstacles qui freinent ou empêchent son empire dans les créatures, la faire connaître de tous? Es-tu consciente qu’au prix même de souffrances, c’est toi qui t’engages au nom de tous à satisfaire la Volonté suprême qui tellement veut se faire connaître pour enfin triompher chez les humains?
C’est à toi que Dieu a confié le soin de faire connaître les vertus, la valeur, les bienfaits que contient cette Volonté, et son éternelle douleur de vivre cachée, peu connue des hommes, et même méprisée ou insultée par les méchants, placée par les bons au même niveau que les autres vertus, comme si elle était une petite lumière allumée par les hommes et non un Soleil éternel. Ma Volonté est un Soleil, vos vertus sont des petites lumières humaines.
La mission qui t’est confiée au sujet de ma Volonté est la plus grande qui soit. Il n’y a pas de bien qui n’en découle ni de gloire qui n’en provienne. Tout est centré sur ma Volonté: les activités intérieures à Nous comme les activités extérieures à Nous, la création des anges, du monde, des hommes, toutes les vertus, tous les mérites, toutes les prédestinations, tous les biens, toute la gloire des élus, tous les mystères encore inconnus des hommes au sujet de l’amour infini, le présent, le passé, l’avenir… le tout uni et actif dans un seul point, l’Acte divin. » [95]
95
- [95] Idem, pp. 115-116. L’auteur a pris ce dialogue dans le cahier n. 17 de Luisa, à la date du 1 mai 1925.
Il arrive que Luisa, sans trop s’en rendre compte, pose à Jésus des questions curieuses. En bon pédagogue, Jésus se sert de toutes les questions de Luisa, même des plus originales, pour développer toutes sortes d’arguments. Cette fois-ci Luisa fait entrer dans sa question... le Pape et la hiérarchie! Dans sa réponse Jésus explique à Luisa qu’il est typique de son Vouloir suprême d’opérer les plus grands prodiges dans des âmes vierges, inconnues, humbles, petites au point d’apparaître insignifiantes, plutôt que dans des âmes très en vue. Voici un extrait de ce dialogue:
Luisa raconte:
«J’étais en train de penser. Je me disais: si pour Jésus il est si important que le Vouloir divin soit connu, car c’est par lui que doit débuter une nouvelle ère dans le monde, dont les bienfaits dépasseront même ceux de la Rédemption, pourquoi n’a-t-Il pas choisi d’en parler au Pape? En tant que chef de l’Église le Pape a beaucoup d’autorité, et son intervention pourrait avoir un effet immédiat sur les membres de I’Église, [...] ou bien à des personnes haut placées. Pour une personne de ce calibre la tâche serait bien plus facile que pour moi, qui suis une pauvre ignorante, inconnue de tous. De quelle façon puis-je diffuser ce grand bien, moi? Alors Jésus, m’attirant à lui et me serrant contre lui encore plus m’a répondu:
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Fille de mon cœur, pour réaliser ses plus grandes œuvres, mon Vouloir suprême a l’habitude de se choisir des âmes vierges et inconnues. Non seulement vierges de nature, mais vierges aussi d’affections, vierges de cœur, vierges de pensée, car la virginité, la vraie, c’est comme l’ombre divine, et moi J’ai besoin de mon ombre pour féconder mes œuvres les plus grandes.
Même lorsque Je suis venu vous racheter, il y avait des Pontifes, des autorités, mais Je ne suis pas allé vers ces personnes, car l’ombre divine n’y était pas. J’ai plutôt choisi une vierge inconnue de tous, mais bien connue de moi. Étant donné que la virginité est mon ombre, l’élection d’une vierge inconnue était le fruit de ma jalousie divine qui la voulait toute à moi, et inconnue aux autres. Toutefois, même si cette vierge digne du ciel est demeurée dans l’ombre, cela ne m’a pas empêché de me faire connaître, moi, et d’ouvrir mon propre chemin pour que les fruits de la Rédemption pleuvent sur tous. Plus l’œuvre que Je veux accomplir est grande, plus Je couvre avec ce qu’il y a de plus ordinaire l’âme qui doit M’aider à l’accomplir. Concernant donc les personnes que tu mentionnes, la jalousie divine ne saurait les surveiller. Sans parler de l’ombre divine, qui est si rare!
Et puis, J’ai le droit d’élire qui bon me semble. Il a été établi que deux vierges viennent au secours de l’humanité, la première pour aider à sauver les êtres humains, la deuxième pour faire régner ma Volonté sur la terre, donner à l’homme son bonheur terrestre, unir les deux volontés, humaine et divine, pour en faire une seule, de manière à ce que le but pour lequel l’homme a été créé soit pleinement réalisé. Pour ce qui est de mes écrits, Je ferai Moi-même le nécessaire pour qu’ils ne demeurent pas cachés. Ce qui compte pour tout de suite, c’est d’avoir la première créature humaine qui Me laisse concentrer en elle ce Vouloir qui est le mien, afin qu’il vive en elle, et qu’il en soit sur la terre comme il en est au ciel. Le reste viendra en temps et lieu. » [96]
96
- [96] Idem, pp. 109-110. L’auteur a pris ce dialogue dans le cahier n. 15 de Luisa, à la date du 20 avril 1923.
3 - Jésus nous renseigne sur le Vouloir divin.
Extrait # 1. [97]
L’extrait qui suit, daté du 13 mai 1924, dit que la véritable adoration consiste dans l’accord de la volonté humaine avec la divine.
97
- [97] Passi Scelti sulla Divina Volontà; p. 60-62. Ce livret est rédigé en italien. À la première page on peut lire: “ Pro manuscripto. A cura dell’Associazione del Divin Volere, Milano. Arimini, 6 febbraio 1971. Sac. Amedeo Polverelli Cens. Eccl. Imprimatur. In Curia Vesc. Arimini, die 6-2-1971. Can. Emilio Pasolini Vicario Generale”.
Luisa raconte:
«J’étais dans mes prières habituelles, et alors que je m’abandonnais entièrement entre les bras de la Volonté suprême pour faire en elle mes adorations à la divine Majesté, mon Jésus m’a ainsi parlé: »
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Ma fille, l’adoration parfaite et véritable est dans l’accord complet de l’union de la Volonté divine avec l’âme. Plus une âme réussit à unifier sa volonté avec celle du Créateur, plus son adoration est complète et parfaite. Si la volonté humaine n’est pas une seule chose avec la divine, si elle n’est pas disposée à recevoir le baiser de l’union de la Volonté suprême, au lieu d’adoration elle risque de m’offrir froideur et indifférence.
Le premier acte d’adoration est de reconnaître la Volonté de son Créateur pour l’accomplir. Si cela n’est pas, il arrive que l’on adore avec les paroles, et qu’on fasse le contraire avec les actes. Donc l’accord entre la volonté humaine et la Volonté divine est le premier anneau de jonction entre le Créateur et la créature. À travers cet anneau le Créateur fait descendre en sa créature les vertus divines comme à travers un canal. Ces vertus produisent en la créature la véritable adoration et le parfait amour envers son Créateur. Autant de fois l’âme s’élève pour plonger dans cette Volonté éternelle, autant de fois elle acquiert de nouvelles variétés de beauté divine. Par conséquent, l’âme qui fait ma Volonté devient ma joie, mon contentement. Dès qu’elle plonge dans mon Vouloir, moi, avec en main le pinceau du Vouloir divin, Je la retouche, J’imprime en elle une nuance supplémentaire de ma beauté, de mon amour, de ma sainteté, et de toutes mes qualités divines. Donc rester au ciel ou rester en elle, c’est pour moi la même chose, car d’un côté comme de l’autre Je trouve la même adoration, ma Volonté, mon amour.
Et puisqu’il y a toujours quelque chose à donner à la créature, Moi-même Je suis tantôt comme un vaillant peintre, qui peins en elle mon image, tantôt comme un maître, qui lui apprend les doctrines les plus élevées et les plus sublimes, tantôt comme un amant passionné qui donne et veut de l’amour! J’utilise tous les arts dans le but d’enrichir cette âme toujours plus. Et quand mon amour, offensé par les créatures, ne sait pas où se réfugier, et que Je voudrais retourner au ciel, alors Je cherche protection dans l’âme qui contient ma Volonté, et en elle Je trouve ma puissance qui me protège, mon amour qui m’aime, ma paix qui me donne du repos. En un mot, Je trouve ce que Je veux.
Donc, ma Volonté réunit le ciel et la terre. À partir de cette unité de vouloir jaillissent tous les biens possibles et imaginables. Je peux bien le dire: l’âme qui fait ma Volonté, elle est tout pour moi et Je suis tout pour elle. »
Extrait # 2. [98]
L’extrait suivant, daté du 31 mai 1926, explique la différence qui existe entre une âme qui vit dans le Vouloir divin et une âme qui vit dans la résignation: la première est comme un soleil, la deuxième comme la terre qui vit des effets de la lumière.
98
- [98] Idem; p. 69-75.
Luisa raconte:
«J’étais totalement immergée dans la lumière du Divin Vouloir; et Jésus, tout tendresse et amour, m’a dit:
Jésus à Luisa Piccarreta:
« Ma fille, Je veux te faire connaître encore mieux l’énorme différence qui existe entre celui qui vit dans ma Volonté – dans l’unité de sa lumière – et celui qui vit résigné et soumis à cette même Volonté.
Observe: du haut du ciel le soleil répand ses rayons jusqu’à la terre, comme si soleil et terre s’étaient entendus pour que sur terre ne manquent jamais les lumineuses caresses du soleil. En se soumettant au soleil – au contact de sa luminosité – la terre reçoit les effets contenus dans la lumière. Les effets de la lumière transforment la surface de la terre, la rendent verdoyante, la font refleurir, permettent le développement de ses plantes, le mûrissement de leurs fruits, et l’accomplissement de beaucoup d’autres merveilles qui rendent plus belle la Création. Mais le soleil ne se départit pas d’elle, même s’il donne les effets de sa luminosité. Au contraire, jaloux ou presque, il garde pour lui l’unité de celle-ci. En plus, les effets du soleil ne sont pas fixes, ce qui fait que la pauvre terre est tantôt fleurie, tantôt dénuée. À chaque saison elle est appelée à changer, à subir des mutations. Si au lieu de se limiter à donner les effets de sa luminosité, le soleil cédait cette dernière, la terre n’aurait plus besoin de mendier les effets de la luminosité. Elle l’aurait en elle-même, tout comme le soleil. Elle aurait le contrôle de la source des effets contenus dans le soleil. L’âme qui par soumission se résigne à ma Volonté, ne possédant pas la lumière, vit des effets qui se trouvent dans le Soleil du Vouloir éternel, dans ma Volonté divine. Elle est à peu près comme une terre qui tantôt est riche, tantôt est pauvre en vertus, variable selon les circonstances. Et si elle n’est pas résignée et soumise à ma Volonté, elle est alors comme une terre qui refuse de se laisser toucher par la lumière du soleil: dépouillée, sans la moindre végétation.
Tel a été Adam après son péché: ayant perdu l’unité qu’il avait avec la lumière, il a perdu la source des biens et des effets que contient le Soleil de ma Volonté. Il n’a plus été en mesure de ressentir en lui la plénitude du Soleil divin, ni de retrouver l’unité de lumière que son Créateur avait placée au fond de son âme, et qui faisait de lui la copie fidèle du Créateur en lui communiquant sa ressemblance. Avant son péché Adam possédait la source de la lumière, qui était la Volonté de son Créateur. Ses actes, même les plus petits, étaient comme des rayons de lumière qui envahissaient la Création, et allaient se fixer au centre du Créateur. Ils lui portaient l’amour et la reconnaissance de tout ce que Dieu avait créé pour l’homme. Adam harmonisait tout ce que Dieu avait fait pour lui dans la Création. Il était la note qui formait l’accord entre le ciel et la terre.
Mais à partir du moment où il s’est détaché de ma Volonté, ses actes n’ont plus envahi le ciel et la terre comme des rayons de lumière, mais se sont rétrécis dans le petit circuit de sa nature humaine, tels des plantes et des fleurs rabougries. En perdant l’harmonie avec l’ensemble de la Création, Adam est devenu la note discordante de cet ensemble. Quelle descente amère! Que de larmes ne versa-t-il pour avoir perdu l’unité d’avec la lumière, unité qui faisait de lui le petit Dieu de la terre en le plaçant au-dessus de toutes les choses créées!
Ma fille, à partir de ce que Je t’ai dit, tu es maintenant en mesure de comprendre que si quelqu’un vit dans ma Volonté, il possède la source de l’unité, la lumière de mon Vouloir, tous les effets qui y sont rattachés. Dans chaque acte de cette créature surgissent la lumière, l’amour, l’adoration. Et en se constituant Acte pour chaque acte, Amour pour chaque amour, ces Actes envahissent tout, harmonisent tout, réunissent tout en la créature comme ferait la lumière du soleil. Et l’homme-créature, comme un rayon éclatant, ramène à son Créateur la contrepartie de tout ce que Celui-ci a fait pour chaque créature. L’homme-créature devient la véritable note formant l’accord entre le ciel et la terre. Oh, l’énorme différence qui sépare celui qui possède le soleil de ma Volonté, source de tout bien, de celui qui vit seulement de ses effets! Une différence analogue existe entre le soleil et la terre: le soleil possède toujours la plénitude de la lumière et de ses effets. Il est toujours éclatant et majestueux dans la voûte des cieux. Il n’a pas besoin de la terre. Il peut toucher chaque chose, alors que lui-même demeure loin, et ne se laisse toucher par personne. Même si quelqu’un essayait de le fixer, il serait vite éclipsé, aveuglé, terrassé. Mais la terre a besoin de tout. Elle se laisse toucher et dépouiller. Elle serait comme une prison sombre, pleine de triste misère, si ce n’était de la lumière du soleil et de ses effets.
Voilà pourquoi il n’y a pas de comparaison possible entre celui qui vit dans ma Volonté et celui qui ne fait que s’y soumettre. Adam a possédé l’unité de la lumière avant son péché, mais après il n’a plus été capable de la récupérer de son vivant. Il lui est arrivé comme à la terre. Pendant que celle-ci tourne autour du soleil – car elle n’est pas fixe – la partie opposée au soleil se retrouve dans les ténèbres de la nuit.
Pour que l’homme soit stabilisé à nouveau de façon à pouvoir jouir de l’unité de cette lumière, il fallait l’intervention d’un réparateur supérieur à Adam; pour redresser le tout il fallait disposer d’une force divine: voilà la nécessité de la Rédemption. Ma céleste Maman a possédé l’unité de la lumière de mon Vouloir divin, c’est pourquoi, telle un soleil, elle peut donner de la lumière à tous. Entre elle et la Majesté suprême il n’y a jamais eu de nuit, ni aucune ombre, mais toujours le plein jour. Cette unité d’avec la lumière de mon Vouloir faisait couler en elle toute la Vie divine, à chaque instant. Et cette Vie divine lui portait des océans de lumière, de joie, de bonheur, d’intuitions divines; des océans de beauté, de gloire, d’amour. Et elle portait tous ces océans à son Créateur, de façon triomphale, comme s’ils étaient les siens, pour lui témoigner son amour et son adoration. Elle possédait tant d’amour qu’elle pouvait aimer pour tous, adorer et supplier pour tous, comme si cela était pour elle une seconde nature. Ses actes les plus petits, accomplis dans l’unité de cette lumière, étaient supérieurs aux actes les plus grands, supérieurs aussi aux actes de toutes les créatures réunies. Si on compare les sacrifices, les œuvres, l’amour des autres créatures, aux actes de la Reine Souveraine, on obtient comme des petites flammes en face du soleil ou des gouttelettes d’eau devant un océan.
Grâce à l’unité de cette lumière du Vouloir suprême qui en elle a triomphé sur tout, elle a vaincu son Créateur même, elle l’a fait prisonnier dans son sein maternel. Ah, seulement l’unité de cette lumière de mon Vouloir pouvait opérer un si grand prodige! Adam se ruina et forma la nuit de son esprit en perdant l’unité qui le liait à cette lumière. Il forma ses faiblesses, ses passions, et celles des générations à venir. La Vierge insigne, au contraire, en ne faisant jamais sa volonté, elle a formé en elle le jour éternel; elle a fait en sorte que le Soleil de justice se lève sur toutes les générations.
Si la Reine vierge n’avait rien fait d’autre que conserver au fond de son âme immaculée l’unité de la lumière du Vouloir éternel, cela aurait suffi à Nous redonner la gloire de tous, les actes de tous, et la reconnaissance d’amour de toute la Création. Mais par son entremise, grâce à ma Volonté, la divinité a senti qu’on lui remettait les joies et le bonheur qu’elle avait décrété de recevoir de sa Création. Pour cela la Sainte Vierge Marie peut être appelée la reine, la mère, la fondatrice, la base, le miroir de ma Volonté, en qui tous peuvent se regarder pour recevoir d’elle la Vie divine.
Enfin, ma fille, alors que ma Mère et Adam – Adam dans son état d’innocence – ont possédé l’unité de la lumière de ma Volonté en vertu d’une grâce communiquée par Dieu, et non par vertu propre, mon humanité, elle, l’a possédée par vertu propre. Car en ma sainte humanité il n’y avait pas seulement l’unité de la lumière du Vouloir suprême, mais aussi le Verbe éternel: ma sainte Humanité dépassa donc de façon infiniment parfaite aussi bien l’Adam innocent que ma propre Mère. En eux c’était la grâce, en moi c’était la nature. Alors qu’ils devaient, eux, puiser la lumière, la grâce, la puissance, la beauté auprès de Dieu, moi j’étais la source qui faisait naître la lumière, la beauté, la grâce, etc.
Donc, ma fille, fais attention. Ton Jésus est la source de tout bien, source toujours active, toujours prête à te communiquer ses biens: c’est pour cela que Je suis anxieux de te faire connaître la longue histoire de ma Volonté suprême, en passant par l’énumération des grands prodiges qu’elle contient. »
Extrait # 3. [99]
Dans l’extrait qui suit, daté du 9 avril 1926, Jésus explique la différence qu’il y a entre la Volonté de Dieu, divine en tout, et les vertus qui sont les nôtres.
99
- [99] Idem: pp. 62-69.
Luisa raconte:
«J’étais pensive, et en moi-même je disais: mon doux Jésus m’a dévoilé de si grandes vérités au sujet de la Volonté divine, des vérités si merveilleuses, si sublimes, si admirables. Malgré cela j’ai l’impression que les créatures ne se rendent pas vraiment compte des merveilles qu’abrite le Vouloir divin. Au contraire, on dirait qu’elles mettent ce Vouloir au même niveau que les vertus, qu’elles font plus de cas pour celles-ci que pour la très sainte Volonté de Dieu. Pendant que, pensive, je songeais à tout cela, mon aimable Jésus, tout tendresse, m’a dit:
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Ma fille, veux-tu savoir pourquoi? Parce que les vertus qui se pratiquent sur terre sont souvent contaminées par des buts humains, tels que l’amour propre, la gloire propre, le désir de comparaître et de plaire à d’autres personnes, etc. La volonté humaine gagne toujours quelque chose dans les vertus qui se pratiquent sur terre. Si au contraire on fait ma Volonté, celle-ci ne tolère aucun but humain. Ce que ma Volonté fait en premier, c’est de détruire la volonté humaine.
Ma Volonté est du ciel; elle veut mettre dans l’âme ce qui appartient au ciel, ce qui est divin. Le moi humain demeure donc sur sa faim. Et il a l’impression de mourir. Autrement dit, ma Volonté veut son ciel au fond de l’âme, sans quoi elle resterait coincée, et sa Vie divine ne réussirait pas à s’épanouir.
Donc, la différence qui sépare la sainteté des vertus et celle de ma Volonté est grande. Les vertus peuvent appartenir aux créatures et former tout au plus une sainteté humaine. Ma Volonté, elle, est de Dieu. Pour cela elle forme une sainteté toute divine. La différence est énorme.
Les créatures, cela est vrai, sont plus influencées par les petites lanternes des vertus que par le grand soleil de ma Volonté. Cela vient du fait qu’elles sont habituées à regarder vers le bas.
Regarde ce qui se passe au moment où le soleil se lève. Toute chose paraît transformée. Les plantes deviennent comme argentées, remplies de perles; les fleurs reçoivent la vie qui est dans le parfum et la couleur de chacune d’entre elles, d’après leurs qualités distinctes. Toutes les plantes, dirait-on, reçoivent la vie de la lumière du soleil, une gorgée après l’autre. Elles se développent et se forment grâce à elle. À vue humaine, cependant, il n’y a qu’une seule lumière et une seule chaleur. Rien d’autre. Mais alors, d’où proviennent tous ces effets multiples, toutes ces tintes différentes que la nature reçoit? Tout vient du soleil. Dans sa lumière et sa chaleur, le soleil détient le germe de la substance des couleurs et de toute fécondité. Or nous savons qu’il n’est pas possible de donner quelque chose aux autres si d’abord on ne la possède pas soi-même. Si donc le soleil ne contenait pas en lui tous les effets qu’il produit, il ne serait pas en mesure de transmettre la fécondité, en donnant la douceur aux fruits et la couleur aux fleurs, et en opérant sur la terre toutes les merveilles qu’il opère.
Le soleil symbolise ma Volonté. Dès que ma Volonté surgit dans une âme, l’âme se retrouve vivifiée, enrichie des tintes les plus belles de la sainteté divine, ornée de grâces, transformée en Dieu. Et de même que le soleil ne perd rien en faisant à la terre tout le bien qu’il lui fait, de même ma Volonté ne perd rien en donnant à l’homme ce qu’elle possède. Bien au contraire, elle se trouve glorifié dans l’œuvre de la créature.
Le travail de Luisa: dentellière.
L’Être que Nous sommes est un équilibre parfait et éternel, qui ne peut ni grandir ni décroître. Imaginez un vent qui investit la surface de la mer et forme des ondes. Si les ondes débordent, la mer ne perd rien. Dès que les ondes débordent, la mer revient immédiatement au même niveau qu’elle était. Entre Dieu et l’âme, c’est la même chose. L’âme est comme un petit vent qui forme des ondes sur la mer divine. Quelle que soit la quantité d’eau que l’âme y puise, le niveau de Notre Mer reste toujours le même. Notre nature est telle qu’aucune mutation ne peut l’affecter. Donc, plus l’âme puisera en moi, plus elle me plaira. Et en elle Je me sentirai glorifié. »
Luisa raconte:
«Après cela, je réfléchissais à la différence qui existe entre se laisser dominer par la Volonté divine et se laisser dominer par la volonté humaine. Pendant que je songeais à cela, j’avais l’impression de voir un homme courbé au point que son front touchait presque ses genoux. Il était recouvert d’un voile noir, et marchait dans un épais brouillard qui l’empêchait de voir la lumière. Pauvre homme, il paraissait ivre. En marchant, il tombait tantôt vers la droite tantôt vers la gauche. Il faisait pitié. Alors que je regardais cet homme, mon doux Jésus m’a dit:
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Ma fille, cet homme est l’image de celui qui se laisse dominer par sa propre volonté. Le vouloir humain écrase l’âme d’une façon telle que cette dernière se voit contrainte de regarder uniquement la terre. Dans cette condition l’âme ne connaît que la terre, et elle n’aime que celle-ci. Ensuite, un brouillard noir et épais se forme autour de cette connaissance et de cet amour. Ce brouillard enveloppe l’âme d’une façon telle, que celle-ci n’est plus en état de voir le ciel, ni la lumière des vérités éternelles. Remplie des choses de la terre qui la rendent ivre, la raison humaine n’est plus capable de marcher droit. Elle chancelle tantôt à droite, tantôt à gauche, entourée en plus par de profondes ténèbres.
Pour une âme, il n’y a pas de malheur plus grand que de se laisser dominer par sa propre volonté, et il n’y a pas de bonheur plus grand pour elle, que d’accepter d’être dominé par ma Volonté. Dans mon Vouloir l’âme grandit droite, au point qu’il lui est impossible de se plier vers la terre. Et puisque son regard est toujours orienté vers le ciel, elle ne voit que la lumière. En éclipsant et en faisant disparaître tout ce qui est terrestre, cette lumière lui permet de voir uniquement ce qui est du ciel. Enfin l’âme ne connaît que le ciel et n’aime que ce qui vient du ciel. Pas de danger qu’elle trébuche, son pas étant rendu ferme par ma Volonté. Éclairé par cette Volonté et par la lumière qui l’enveloppe, son esprit la fait passer d’une vérité à l’autre, lui faisant découvrir des secrets divins, des mystères ineffables, des joies célestes. Pour une âme, la plus grande chance est de se laisser dominer par ma Volonté. Alors elle se place au-dessus de tout; elle occupe la première place d’honneur dans toute la Création; elle se tourne continuellement vers le Père céleste pour lui chanter sa gloire, son amour, les prodiges de son éternelle Volonté. Et le Père, à son tour, lui communique son amour, et en abondance, lui donne ses premiers baisers, lui prodigue ses amoureuses caresses, lui accorde les nombreuses grâces qui débordent continuellement de son divin Cœur.
Nos secrets divins ne peuvent être confiés qu’à elle. Étant la plus proche de Nous, elle est toujours avec Nous, et Nous la mettons au courant de tout ce qui Nous concerne. Sa vie et son bonheur sont formés par Nous, et puisque sa volonté et la Nôtre forment un tout, elle possède notre Vouloir et notre bonheur. En retour elle Nous communique joie et bonheur. Pas surprenant que toutes ces joies soient réciproques.
Ma fille, notre Volonté contient une puissance créatrice, voilà pourquoi dans votre âme s’installent la force, la grâce, la lumière. L’âme se découvre habitée par une force divine, comme si cette force était la sienne. Elle découvre qu’elle possède une grâce suffisante pour le bien qu’elle doit faire, ou pour la peine qu’elle doit souffrir, et une lumière qui lui permet de voir le bien qu’elle fait de façon naturelle et spontanée. Attirée et séduite par la beauté de l’œuvre divine qu’elle accomplit, elle se réjouit et fait la fête.
Oui, les œuvres qui dans l’âme sont accomplies par ma Volonté, sont empreintes d’une joie et d’une fête perpétuelles. Cette fête avait commencé lors du “Fiat” de notre Création, mais elle a été interrompue par la cassure survenue entre la volonté humaine et celle de Dieu. Aussitôt que l’âme accepte que le Vouloir suprême agisse et domine en elle, voilà que la fête recommence, et que les joies, les amours, les délices reprennent entre Nous et la créature humaine.
Les douleurs et les misères n’existent pas en Nous. Comment pourrions-Nous le transmettre aux créatures humaines? Si ces dernières souffrent des malheurs, c’est parce qu’elles abandonnent la Volonté divine en se renfermant dans le petit enclos de leur volonté humaine. Lorsque elles sont de retour dans le Vouloir suprême, alors seulement elles retrouvent les joies, le bonheur, la puissance, la force, la lumière, la beauté de leur Créateur. Une fois qu’elle s’est emparée de tous ces biens, l’âme sent qu’en elle il y a une substance divine comme naturelle, une substance qui parvient à lui donner de la joie et du bonheur, même dans la souffrance.
Au contraire, dans la volonté humaine il n’y a pas de puissance créatrice, et même si la volonté humaine voulait exercer les vertus, elle ne serait pas capable de créer la patience, l’humilité, l’obéissance, etc. Voilà le pourquoi des peines et de la fatigue dans la pratique des vertus. C’est qu’il manque à la volonté humaine la Force divine pour la soutenir, ainsi que la Puissance créatrice pour l’alimenter et lui donner la vie. D’où son inconstance qui la fait passer des vertus aux vices, de la prière à la dissipation, de l’Église aux divertissements, de la patience à l’impatience. Tout ce mélange de bien et de mal fait le malheur de la créature. Mais celui qui accepte en lui ma Volonté, celui-là se sent fixé dans le bien. Il sent que toute chose lui communique de la joie et du bonheur, car toute chose créée garde l’empreinte, le germe de la joie et du bonheur de Celui qui lui a communiqué la vie.
Oui, Nous avons communiqué la vie aux choses que Nous avons créées, afin qu’à leur tour elles communiquent à l’homme le maximum de bonheur. Chaque chose créée a reçu de Nous le mandat de communiquer à la créature le bonheur et la joie dont elle dispose. Quelle n’est pas la joie que la lumière du soleil n’emmène avec elle! Quel n’est pas le plaisir qu’un ciel d’azur, ou un pré rempli de fleurs n’offre à nos yeux! Quelle n’est pas la satisfaction qu’une mer qui murmure n’offre à nos oreilles! Quel n’est pas le goût que n’apporte à la bouche un fruit doux et savoureux, une eau vraiment fraîche, et tant d’autres choses! Toute chose créée dit à l’homme dans son langage muet: je te porte le bonheur et la joie de mon Créateur.
Mais en qui ces choses trouvent-elles l’écho de leur joie et de leur bonheur? En celui chez qui ma Volonté règne et domine, car en lui la Volonté qui règne est unique et intégrale. Puisque la volonté qui règne dans l’âme est celle de Dieu lui-même, les mers de joies, de bonheur, et de contentement sont mises en commun. Et c’est une vraie fête.
En conclusion, ma fille, chaque fois que tu acceptes la fusion avec ma Volonté, et que tu fais le tour des choses créées pour me garantir ton amour, ta gloire, ton adoration sur chaque chose, Je sens que ma joie, mon bonheur, ma gloire se renouvellent comme lorsque J’ai voulu donner l’existence à l’ensemble de la Création.
Tu ne sais pas la joie que tu nous donnes lorsque Nous voyons que toi, avec ta petitesse, en voulant tout embrasser dans notre Volonté, tu Nous récompenses en amour et en gloire pour toutes les choses créées. Notre joie est alors tellement grande que Nous sommes entièrement occupés à jouir de cette joie, de cette fête que tu nous donnes. Vivre dans le Vouloir suprême, c’est la chose la plus grande pour Nous et pour l’âme; c’est l’aboutissement du Créateur dans la créature. En se déversant sur la créature, le Créateur lui donne sa forme, lui communique toutes ses qualités divines. C’est ainsi que Nous voyons nos œuvres, notre joie, notre bonheur se répéter en elle. »
4 - Jésus nous dévoile l’âge véritable de l’humanité.
Depuis combien de temps la race humaine est-elle présente sur la terre? La science tente de répondre, mais ses réponses varient d’un scientifique à l’autre, et d’une époque à l’autre. Dans le texte qui suit, écrit par Luisa Piccarreta le 29 janvier 1919, Jésus nous dit que l’histoire de l’humanité a commencé il y a six mille ans. Jésus s’exprime en ces termes:
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Fille bien-aimée, Je veux te faire connaître l’ordre de ma providence. À chaque cours de deux mille ans J’ai renouvelé le monde. Après les premiers deux mille ans Je l’ai renouvelé avec le Déluge. Après les deuxièmes deux mille ans les bons et les saints eux-mêmes ont vécu des fruits de mon humanité, et par moments ils ont bénéficié aussi de la jouissance de ma divinité. Maintenant nous sommes rendus à la fin des troisièmes deux mille ans et il y aura un troisième renouvellement. Voilà le pourquoi de toute cette confusion. C’est par cette confusion que le troisième renouvellement se prépare.
Au cours de la deuxième période J’ai manifesté ce que mon humanité opérait et souffrait, mais très peu vous a été dévoilé au sujet de l’action de ma divinité. Maintenant, dans le troisième renouvellement, après que la terre sera purgée, et que la majorité de la génération présente sera détruite, Je serai encore plus généreux envers mes créatures humaines. J’accomplirai le renouvellement en manifestant ce que ma divinité faisait dans mon humanité, comment agissait mon Vouloir divin avec mon Vouloir humain, comment tout en moi demeurait lié, comment tout était fait et refait par moi, comment même la dernière pensée de la dernière créature était refaite et scellée par mon Vouloir divin. » [100]
Le texte qui suit, écrit par Luisa en 1925, à Corato, confirme le précédent. Il a comme titre: Appel du Roi divin qui promulgue le Règne de sa Volonté. [101]
100, 1012
- [100] Luisa Piccarreta: Opere, vol VI; pp. 72-73. Ce livret est une édition Pro manuscripto qui contient la version originale italienne de ce texte. Il a été diffusé en 1977 par l’ “Associazione del Divin Volere”, sise à Sesto-San-Giovanni, Milano (Italie).
- [101] Don Pablo-Martin: “Vi annunzio una grande gioia”. Ce livret hors commerce contient 38 extraits choisis par l’auteur dans les cahiers de Luisa Piccarreta. L’extrait: Appel du Roi divin qui promulgue le Règne de sa Volonté, fait partie des pages introductives.
Jésus à l’humanité:
«Mes fils bien-aimés, Je viens parmi vous [...] pour demeurer avec vous, uni à vous, vivant avec vous dans une seule Volonté. [...] Sachez que mon amour pour vous est si grand que Je mettrai de côté votre vie passée, vos fautes passées, tous vos malheurs passés. Ces choses seront enterrées dans la mer de mon amour, et comme brûlées, afin qu’ensemble nous puissions commencer une nouvelle vie, entièrement fondée sur ma Volonté. [...] Oh! Que de soupirs, que de gémissements, que de larmes de ma part, parce que Je veux que mes enfants chéris demeurent avec moi, en vivant dans ma Volonté!
Voilà six mille ans que dans ma sainte humanité Je soupire et Je pleure amèrement parce que Je veux, Je réclame, que mes enfants soient autour de moi, de façon à les rendre saints et heureux. [...] Si vous me donnez votre volonté, tout va être réglé. Je serai heureux, et vous serez heureux. Je ne désire rien d’autre, mais que ma Volonté s’établisse en vous. Le ciel et la terre vous souriront. [...] Veuillez donc m’écouter, mes chers enfants. Je vous prie de lire ces pages avec attention. C’est moi qui les place devant vous. Si vous les lisez, vous sentirez le besoin de vivre dans ma Volonté. Lorsque vous lirez, Je me placerai près de vous. Je vous toucherai l’esprit et le cœur afin que vous compreniez ces choses, et vous vous décidiez à accueillir en vous le don de mon “Fiat” divin. » Corato, 1925.
Des trois extraits qui suivent, deux sont des dialogues entre Luisa et Jésus, le troisième est une lettre que Luisa a écrite pour répondre à l’un de ses correspondants. Le premier et le troisième confirment que l’âge véritable de l’humanité est de six mille ans, le deuxième avertit que le Divin vouloir fera le salut ou la perte de beaucoup.
Extrait # 1. [102]
102
- [102] Idem, extrait n. 30. Cet extrait porte la date du 26 mai 1928.
Luisa dit à Jésus:
«Jésus, mon bien-aimé, ce règne dont tu me parles, quand est-ce qu’il va venir? »
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Ma fille, pour l’avènement de la Rédemption il a fallu quatre mille ans, car le peuple qui priait et soupirait pour la venue du Rédempteur promis était le plus petit, vraiment très petit en nombre. Mais les âmes qui maintenant appartiennent à mon Église forment plusieurs peuples, et leur nombre est bien supérieur, oh, oui, bien supérieur à celui d’autrefois. Donc le nombre raccourcira le temps.»
Extrait # 2. [103]
103
- [103] Idem, extrait n. 31. Cet extrait porte la date du 21 sept. 1923.
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Pour ce Règne tout est préparé. Tout est prêt. Pour que l’homme en prenne possession il ne reste qu’à ouvrir les portes et à le faire connaître. Lorsque Je suis venu sur la terre pour racheter l’homme, de moi on a dit que Je serais salut et perte pour beaucoup. Maintenant on dira la même chose au sujet du Vouloir divin. Mon Vouloir sera pour beaucoup la cause d’une grande sainteté, car mon Vouloir est absolument saint, mais pour bien d’autres il sera la pierre d’achoppement qui causera leur chute. [...] Donc, sois vigilante. Que ton regard soit constamment fixé sur mon Vouloir divin. En vivant dans ma Volonté tu te retrouveras avec la plénitude de la grâce. » (21 septembre, 1923).
Extrait # 3. [104]
104
- [104] Idem, extrait n. 38. Cet extrait porte la date du 15 janv. 1945.
Lettre de Luisa Piccarreta à un correspondant:
«Très cher fils dans le Vouloir divin, je réponds à votre lettre très agréable, et je prie Jésus de vous donner toujours des nouvelles grâces, de la nouvelle lumière, pour que vous puissiez faire comprendre à tous ce que c’est que de vivre dans le Vouloir divin. Oh! Le Vouloir divin fait soupirer Jésus, qui le souhaite au point même d’en pleurer.
Jésus veut que nous connaissions son saint et Vouloir divin. Vraiment Il veut que ce Vouloir règne en dominateur dans le monde entier, car la Trinité Sacro-sainte a décrété que le Vouloir divin doit être fait sur la terre comme Il l’est au ciel. De même que fut décrétée la Création, et de même que fut décrétée la Rédemption, de même il est décrété que sur terre se réalise le Règne du Vouloir divin. Donc Dieu prendra tous les moyens, mettra sa créature humaine en état de siège, enverra des châtiments terribles, fera des miracles éclatants, tout cela pour l’avènement de ce Royaume, et le premier à se sacrifier pour ce Royaume sera Jésus. Il se mettra à la tête de tous nos actes pour faire en sorte qu’ils coulent tous vers la mer de sa Volonté divine.
Si à présent Dieu nous envoie des châtiments, la raison en est que ses créatures humaines, surtout du côté des religieux, au lieu de se laisser prendre par le biais de l’amour, comme lui le voulait, ils se sont laissées prendre par le biais des châtiments.
Pauvre Jésus! Que de souffrances et de soupirs! Que de larmes versées à cause de ses créatures humaines qui ne le prient pas, ne le supplient pas de leur concéder le don de vivre dans le Vouloir divin. Mais s’Il en trouve une, Il la prend dans ses bras, saute de joie, et se sent victorieux comme un roi qui a devant lui sa première conquête, peu importe si pour en arriver là Il a dû lutter pendant six mille ans, et recevoir plusieurs blessures et plusieurs défaites. Il se réjouit tellement de cette première conquête qu’Il appelle le ciel entier à festoyer pour sa victoire.
Pendant qu’Il se réjoui dans cette fête, Il met à la disposition de la créature humaine toute sa sainteté, tout son amour, toute sa lumière, toutes ses grâces, et lui donne le droit d’avoir le ciel comme patrie. De cette façon, même si cette créature de Dieu est sur terre, elle possède déjà la patrie du ciel, et peut se dire: “Ce que d’autres font au ciel, moi je le fais sur la terre. Eux le font avec bonheur et joie, moi je le fais en opérant des nouvelles conquêtes qui vont servir à porter des nouvelles joies au ciel”.
Je vous dis donc de dire à tous qu’Il n’y a pas de plus grand prodige, de miracle plus retentissant, que de vivre dans le Vouloir divin. Nous nous mettons à la disposition de Dieu, et Dieu se met à notre disposition.
Les mers infinies du Vouloir divin ne sont pas encore connues. Si les hommes les connaissaient, ils y plongeraient tête première pour y passer l’éternité. Alors prions et demeurons en attente. Jésus tient les siècles en son pouvoir. Ce qu’Il ne fait pas aujourd’hui, Il le fera demain. Même si les esprits d’aujourd’hui sont aveuglés, il y aura demain des yeux qui sauront soutenir la lumière du Vouloir divin. Jésus fera alors ce qu’Il n’a pas fait aujourd’hui.
Acceptez mes salutations. Je vous place tous dans la mer immense du Vouloir divin. La fille toute petite du Vouloir divin. »
5. - L’importance des écrits de Luisa pour l’avenir de l’humanité.
Quel rôle les messages de Luisa sont-ils appelés à jouer dans l’avenir? Les vérités sur la Volonté divine renouvelleront l’Église et changeront la face de la terre, nous dit Jésus. Voici ses paroles.
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Ma fille, dans mon omniscience Je peux voir déjà que ces écrits seront pour mon Église comme un nouveau soleil qui se lèvera au milieu d’elle. Les hommes, attirés par sa lumière fulgurante, s’appliqueront à se transformer en cette lumière. Ils en seront spiritualisés et divinisés. L’Église en sera renouvelée, et la face de la terre transformée. La doctrine sur ma Volonté est la plus pure, la plus belle, et ne donne prise à aucune ombre d’intérêt matériel, autant dans l’ordre surnaturel que dans l’ordre naturel. Par conséquent elle sera déclarée la bienvenue, elle sera la plus pénétrante, la plus féconde, et la mieux accueillie à la manière d’un soleil. Comme elle est lumière, elle se fera comprendre par elle-même, et v saura se frayer un chemin par elle-même. Elle ne sera pas soumise au doute. On ne la soupçonnera pas d’erreur. Si parfois un mot ou deux n’étaient pas compris, ce sera à cause de l’excès de lumière. L’intelligence humaine pourra se faire éclipser, certains ne réussiront pas à comprendre la plénitude de la vérité, mais personne ne saura y trouver une parole qui ne soit pas vérité. Au plus, ils ne pourront pas tout comprendre entièrement. Donc en vue du bien que Je vois venir, Je t’encourage à ne pas omettre d’écrire la moindre parole. Il arrive parfois qu’une phrase, un effet, une comparaison sur ma Volonté agisse sur les âmes comme une rosée bénéfique, ait un effet aussi bénéfique qu’une rosée sur des plantes après une journée de soleil ardant, ou agisse comme une pluie abondante après plusieurs mois de sécheresse. Seule, tu ne peux comprendre tout le bien, toute la lumière, toute la force qu’une simple parole peut des fois contenir, mais ton Jésus, Lui, sait bien à qui cela rendra service, et le bien qu’il en sortira. [...] Lorsque l’Église recevra cette nourriture que le ciel lui envoie, cela la fortifiera, et lui permettra de ressusciter de façon tout à fait triomphale. » [105]
Le panorama de cette rénovation spirituelle est grandiose. Jésus le décrit en ces termes:
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Ces vérités sur ma Volonté divine formeront le jour de mon "Fiat" au milieu des hommes. Lorsque les hommes connaîtront les premières vérités que Je t’ai manifestées, ils s’apercevront qu’à l’horizon se prépare une aube éclatante de splendeur. Aussi ces vérités auront le pouvoir de donner la lumière à un grand nombre d’aveugles.
Ceux qui goûteront à la paix céleste que ces vérités apportent soupireront après la connaissance d’autres vérités, qui formeront le commencement du jour de mon Vouloir divin. [...]
Ce sera un jour de ciel, plus que ne l’a été la Création elle-même. Il ne s’agira pas de soleil et d’étoiles matérielles, mais de vérités ayant le pouvoir d’engendrer notre vie dans la créature humaine. Cette Vie divine dans la créature humaine surpasse toute la Création matérielle. » [106]
105, 106
- [105] Pablo-Martin Sanguiao: “Luisa Piccarreta, la piccola figlia della Divina Volontà”, pp. 51-52. L’auteur a pris ce dialogue dans le cahier n. 16 de Luisa, à la date du 10 février 1924.
- [106] Idem, pp. 65-66. L’auteur a pris ce dialogue dans le cahier n. 35 de Luisa, à la date du 7 novembre 1937.
Position habituelle de Luisa: au lit, assise.
Luisa continue à écrire au nom de la sainte obéissance, mais il lui arrive de songer avec préoccupation à ce que l’avenir réserve aux pages qu’elle rédige.
Le 20 juin 1938 Jésus intervient dans ses pensées pour lui dire de ne pas se préoccuper outre mesure de ce qui pourra arriver aux écrits. En cette occasion Jésus lui confie que chaque parole qu’elle accepte d’écrire sur sa Volonté divine double l’amour qu’Il a pour elle et pour ceux qui plus tard liront les messages. Voici comment Luisa nous rapporte son dialogue avec Jésus:
Luisa raconte:
«J’étais préoccupée au sujet des écrits sur la Volonté divine, car mon aimé Jésus insistait pour que je continue encore à écrire. Je me disais: “Après tant de sacrifices, qu’est-ce qu’ils deviendront?” Alors mon bien-aimé Jésus a interrompu ma pensée pour me dire ceci:
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Fille de mon amour, sois sans crainte au sujet de mes écrits. J’en prendrai soin moi-même. Ils me coûtent trop. Leur prix est celui de ma Volonté qui en eux se trouve comme vie primordiale. Je pourrais les appeler. “Testament d’amour de ma Volonté aux hommes”. Ma Volonté se donne aux hommes en héritage. Elle s’offre elle-même, et les façons dont elle se propose sont si attrayantes, si suppliantes, si pleines d’amour que seulement les cœurs de pierre resteront indifférents. Il n’y a que ces cœurs-là qui ne voudront pas profiter d’un si grand bien.
Luisa, ces écrits sont remplis de vies divinisées que personne n’a le droit de détruire. Si quelqu’un voulait les détruire, c’est comme s’il voulait détruire le ciel. Le ciel courroucé lui tomberait dessus de toutes parts, et le pauvre serait anéanti. [...] Même chose si quelqu’un voulait détruire le soleil. Le soleil se moquerait de quelqu’un qui aurait décidé de le détruire, et il le brûlerait. Même chose si quelqu’un voulait détruire les océans. Ces derniers l’engloutiraient.
Ce que Je t’ai demandé d’écrire sur ma Volonté est vraiment trop précieux. Cela pourrait s’appeler “Nouvelle Création vivante et parlante”, ultime démonstration de mon amour envers l’humanité. Sache que pour chaque mot que tu acceptes d’écrire sur mon “Fiat”, mon amour pour toi est doublé. La même chose s’appliquera aux gens qui liront ces mots. Mon amour les embaumera et les fixera en lui. Donc, pendant que tu écris, tu me donnes la possibilité de t’aimer d’avantage.
Je vois le grand bien qui sortira de ces écrits. Dans les paroles qu’ils contiennent, Je sens la vie palpitante des hommes qui connaîtront leurs bienfaits, et accepteront de vivre dans ma Volonté. Il s’agit de mes intérêts propres. Donc, place et abandonne le tout entre mes mains.
Sache que ces écrits sont sortis du grand soleil de ma Volonté. Les rayons de ce soleil sont remplis des vérités qui émanent de son centre. Et ces vérités concernent tous les temps, tous les siècles, toutes les générations. Ce grand rayonnement de lumière remplit le ciel et la terre. Il touche tous les cœurs, les priant et les suppliant de recevoir la vie palpitante de mon “Fiat”. Les mots de ces écrits peuvent être considérés comme des chefs-d’œuvre d’amour, des chefs-d’œuvre se dépassant les uns les autres. Les attaquer serait comme M’attaquer, attaquer le centre de mon amour, la délicatesse d’amour avec laquelle j’aime tout être humain. Je saurai pour cela me défendre, et confondre n’importe quel individu qui songerait à désapprouver ne serait-ce qu’un seul mot de ce qui est écrit sur ma Volonté divine. [...] Ces écrits me coûtent ce que Je me coûte Moi-même. J’en prendrai donc soin, et pas un mot ne se perdra.» (20 juin 1938).
En 1944, trois ans avant sa mort, Luisa répond par écrit à l’un de ses correspondants. Elle s’exprime en ces termes:
Luisa à l’un de ses correspondants:
«Notre Seigneur fera les plus grands miracles pour faire régner sa Volonté sur la terre. C’est pourquoi nous prions pour qu’Il abrège les temps, et que tout se change en la Volonté de Dieu. »
Jésus déclare que ceux qui écrivent en son nom sont la continuation de sa vie évangélique. Il dit:
Jésus à Luisa Piccarreta:
«Ce qui n’a pas été dit dans mon Évangile, Je me réserve le droit de le dire par l’entremise de ceux qui écrivent en mon nom. Alors Je n’ai pas fini de prêcher. Je prêcherai toujours, aussi longtemps que sur la terre il y aura des êtres humains”. » [107]
Conclusion: Tous les prophètes chrétiens contemporains affirment qu’à l’horizon se profile l’aube d’une Ère nouvelle, mais Luisa Piccarreta nous donne des détails supplémentaires. Elle nous explique que l’Ère nouvelle sera une conséquence du retour en nous du Vouloir divin. Les hommes qui accepteront de vivre selon cet idéal connaîtront le bonheur qu’Adam et Ève ont connu au paradis terrestre avant le Péché originel. La Création atteindra son plein épanouissement, et la Rédemption sa pleine maturité. Le Père, le Fils, et le Saint-Esprit recevront enfin la gloire qui leur est due de la part des créatures humaines.
Toujours plus nombreux sont ceux qui considèrent les écrits de Luisa Piccarreta comme un cadeau du ciel, le cadeau ultra précieux qui leur permettra d’avoir accès aux avantages inouïs de la troisième Naissance. [108]
107, 108
- [107] Idem, p. 54. L’auteur a pris ce dialogue dans le cahier n. 14 de Luisa, à la date du 14 février 1922.
- [108] Cette “naissance” à la Vie divine est une grâce, la Grâce des grâces. C’est la troisième des naissances auxquelles aspire le chrétien convaincu. (Voir au premier chapitre la section n. 5: Notre vie en trois naissances).