ECOUTE ISRAËL

Tellement grand est le marasme provoqué dans le monde d'aujourd'hui par certains Fils d'Israël que bien de gens se demandent: «En continuant de la sorte, quand est-ce que nous verrons sur terre le magnifique Royaume que depuis des siècles Dieu nous promet comme anticipation de son Royaume céleste?

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CHAPITRE 9
VARIA SUR LES JUIFS

1) - Trois Exils du Peuple juif (Égypte, Babylone, les Nations).
2) - Trois “Shoah”.
3) - Pousser les Juifs à faire maintenant leur alya équivaut à les exposer à une mort certaine lors de “l'angoisse de Jacob”. (Écrit par Arthur Katz).
4) - Citoyenneté matérielle et citoyenneté spirituelle. 
5) - Israël, nation “illégitime”?
6) - Le testament spirituel du Rabbin Kaduri étonne ses disciples.

 

1) - Trois Exils du Peuple juif (Égypte, Babylone, les Nations).

Le premier exil du Peuple juif a eu lieu en Égypte, le deuxième à Babylone, et le troisième, celui “des Nations”, a commencé en l'an 70 après J.C. et n'est pas encore terminé. Aujourd'hui les Juifs sont encore dispersés dans le monde, “au sein des Nations”. Le temps que doit durer ce troisième exil s'appelle “Le Temps des Nations”, et sa fin est appelée Fin des Temps. Celle-ci ne fait pas référence à la Fin du Monde, comme nous prêchent certaines sectes mal inspirées, mais à la fin des nombreux siècles que les Juifs doivent passer en exil au sein des Nations avant de pouvoir regagner leur patrie de façon définitive. 

Les Écritures disent qu'à la Fin des Temps (les nombreux siècles passés en exil au sein de Nations) les Juifs reviendront dans leur patrie, mais non de par leur volonté ou initiative. Ils y retourneront conduits par Dieu, comme cela s'est produit à la fin du premier et du deuxième exil. Le retour qu'on voit se produire présentement vers la terre d'Israël n'a pas été conçu par Dieu, comme les Prophètes l'auraient annoncé, mais par l'homme, qui dans ce cas devient complice de Satan, le grotesque imitateur de Dieu.

Le graphique suivant montre la place que les trois exils juifs occupent dans l'histoire de l'Humanité. 

 

Jésus, notre Rédempteur 

Avant le Christ
Avant le Christ
Avant le Christ
1r EXIL JUIF
Egypte
***

(1700 - 1200 AC.)
Avant le Christ
2e EXIL JUIF
Assirie
+ Babylone
***

(721-587 - 538 AC.)
Apres le Christ
Apres le Christ
3e EXIL JUIF
Au sein des Nations
***

(Presque 2000 ans)
 
7e Millénaire

 

2) - Trois “Shoah”

Shoah n. 1 (Hérode). La première Shoah “officielle” de l'Histoire a eu lieu il y a 2.000 ans, à Bethléem, peu de temps après la naissance de Jésus. [187]  «Alors Hérode, voyant qu'il avait été joué par les mages, se mit dans une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléem et dans tout son territoire, selon la date dont il s'était soigneusement enquis auprès des mages.» (Mt 2:16).

Le roi Hérode était juif, de même que les bébés qui étaient “à Bethléem et dans tout son territoire”. L'action d'égorger un par un les enfants de Bethléem fut réalisé par les soldats d'Hérode, Juifs eux-aussi: Juifs contre Juifs. Quand les Juifs accepteront la loi d'Amour prêchée par le Christ, leur façon de vivre ne sera plus “frère contre frère”, et l'Humanité entière suivra. [188]

187, 188,
  • [187] La Shoah d'Hérode n'est pas la première au sens absolu. Ici on la présente comme si elle était la première parce qu'elle symbolise tous les massacres dont les Juifs ont été victimes avant et après Hérode, jusqu'au 20e siècle.
  • [188] Les Israélites façonnent l'Humanité par l'exemple qu'ils lui donnent. Il s'agit d'un principe que saint Paul a mis en évidence en disant que le Juif vient toujours en premier, dans le Bien comme dans le Mal (Rm 2, 9-10; Rm 3, 1-2). Saint Paul a dit aussi qu'à la Fin des Temps (nous y sommes) les Juifs se convertiront à la Loi d'Amour prêchée par le Christ. L'espoir n'est donc pas mort.

Shoah n. 2 (Hitler [189]). La deuxième Shoah “officielle” de l'Histoire s'est produite au cours de la deuxième guerre mondiale. Au dire des historiens, cette guerre n'aurait pas eu lieu sans le concours des banques juives qui l'ont financée, d'un côté comme de l'autre. [190] Et d'ailleurs –  ajoutent les mêmes historiens – ni la Révolution bolchévique, ni les guerres du Risorgimento italien, ni la Révolution française n'auraient eu lieu sans le concours de ces mêmes institutions financières.

Il se peut que des amateurs d'histoire s'insurgent face à ces révélations, en disant que les manuels scolaires n'ont jamais donné les noms de ceux qui auraient financé toutes ces guerres. Et puis, ajouteront-ils, comment ces institutions juives auraient-elles pu financer la deuxième guerre mondiale, elles qui ont tout fait – et continuent de tout faire – pour dénoncer la Shoah, conséquence directe de ce conflit?

Le mystère n'est qu'apparent. Hérode est mort, bien sûr, mais on dirait que sa duplicité et sa cruauté sont toujours vivantes chez lesPharisiens modernes, là où tout se marchande, la puissance humaine surtout. Alors rien n'a changé. Pire… D'après certaines nouvelles qui finissent par filtrer malgré le barrage des médias officiels, les personnages qui financent les guerres des nations se préparent maintenant à faire tabula rasa du monde entier. Ils songent à le réduire à “Ground Zero” pour le reconstruire à leur façon. [191] Ces Pharisiens modernes ne sont pas nombreux. Ils sont à la tête d'un nombre très restreint de familles juives, mais richissimes et ultra-puissantes. [192] Rien d'humain ne parviendra à les arrêter, car pour eux “la fin justifie les moyens”, et cette fin, cet objectif final, c'est la domination du monde. Nous serons donc obligés de supporter pendant encore quelques temps la vue d'hommes occupés à supprimer d'autres hommes.[193]

189, 190, 191, 192, 193
  • [189] “Hitler, un Rothschild?”
  • [190] Il y a des historiens très sérieux qui affirment, preuves à l'appui, que les banquiers qui ont financé Hitler ont aussi financé les Américains et leurs alliés. D'autres historiens évitent de se prononcer sur cette question, car pour eux la patate est trop chaude. (Une plaie encore vive supporte difficilement d'être mise à nu).
  • [191] Les Francs-maçons qui exécutent les ordres des Pharisiens sont en train de provoquer le chaos dans l'idée, bien fausse, de réaliser un ordre “nouveau” par-dessus. Ils ont pris pour devise l'expression latine “Ordo ex chaos”, qui a toujours servi à décrire l'action divine au moment de la Création. Ils veulent imiter le Créateur, mais ils font exactement le contraire de ce que le Créateur a fait. Au lieu de détruire le chaos pour arriver à l'ordre, ils détruisent l'ordre pour arriver au chaos. (L'expression Ordo ex chaos signifie: mettre l'ordre là où est le chaos, mais le Créateur n'a rien détruit sous prétexte d'avoir un chaos sur lequel intervenir).
  • [192] Le fait de dénoncer le pharisaïsme des Pharisiens modernes est-ce un acte d'antisémitisme? L'antisémitisme va contre les Juifs, non contre le pharisaïsme qui, comme chacun sait, est un fléau pour tous, et d'abord pour les Juifs eux-mêmes.
  • [193] Nous avons vu ailleurs (V. les pages sur “Les Protocoles des sages de Sion”) que la spécialité des Pharisiens n'est pas de supprimer leurs victimes de façon directe, mais indirecte. Au lieu de les massacrer eux-mêmes, ils les font massacrer par d'autres, ou s'organisent pour qu'elles se détruisent elles-mêmes: en battant entre elles ou par auto-destruction induite. (L'auto-destruction induite fonctionne par le biais de vices et abus de toutes sortes que les satanistes introduisent subrepticement dans les pays qu'ils veulent éliminer).

Shoah n. 3 (Anti-Christ). La troisième Shoah de l'Histoire ne s'est pas encore produite. Selon Arthur Katz elle aura lieu au cours du XXI siècle. [194]

Les Juifs savent qu'à la Fin des Temps [195] Dieu les reconduira dans leur patrie, la Palestine. Le problème est qu'en ce moment l'initiative du retour vers la Palestine ne vient pas de Dieu mais des hommes. Ce “retour” anticipé est source de souffrances sans nombre, car il s'effectue hors de toute justice. Selon Arthur Katz il s'agit d'une désobéissance qui coûtera cher aux Juifs qui prétendent mettre fin à leur exil bi-millénaire en oubliant que l'initiative du retour en Palestine doit venir de Dieu, non des hommes.

Qui est à l'origine de ce projet de retour anticipé? Encore des Pharisiens. Ils n'ont pas consulté le Ciel pour savoir si Dieu voulait qu'ils agissent en ce sens, et l'État qu'ils ont créé est formellement juif, mais il est sans Dieu. Cela est inadmissible pour des Juifs véritables. L'Association des Israélites fidèles à la Torah dit que le plan de ces hommes ne correspond pas au Plan de Dieu. [196] Il est donc possible que ces hommes soient responsables devant Dieu de la future Shoah comme les Hérode du passé déjà le sont pour les Shoah précédentes. 

Au dire des Prophètes, cette troisième Shoah sera la plus douloureuse, mais Dieu s'en servira pour un bien encore plus grand. Le nom de cette troisième Shoah est déjà connu. Les Prophètes l'appellent “l'Angoisse de Jacob”. Elle purifiera les Juifs à un point tel que ceux d'entre eux qui survivront se convertiront tous à la loi d'Amour prêchée par le Christ. [197] En attendant ce jour, la terre continuera à offrir le spectacle des guerres fratricides.  

194, 195, 196, 197
  • [194] Arthur Katz est un Israélite devenu Chrétien après une conversion semblable à celle que saint Paul a vécue sur le chemin de Damas. Il a écrit un article fort intéressant au sujet de la Shoah qui se prépare.
  • [195] “Fin des Temps”, c'est la fin du troisième exil des Juifs, le dernier. Cet exil a commencé en l'an 70 après J.C., et à l'heure actuelle nous ne pouvons pas dire qu'il soit vraiment terminé. Il est vrai qu'en 1948 le monde a assisté à la création officielle de l'État d'Israël, mais cette création ne relève pas de Dieu. La preuve est dans le fait que les Israélites qui vivent à l'extérieur de leur patrie sont encore plus nombreux que ceux qui y demeurent. Ce fait a son importance lorsqu'il s'agit de discerner si le “Grand Retour vers la Palestine” est un projet divin ou pas.
  • [196] L'Association des Israélites fidèles à la Torah < http://www.nkusa.org > affirme que l'État d'Israël n'est pas légitime sur le plan moral.
  • [197] La conversion des Juifs au Christianisme a été prophétisée par saint Paul.

 

3) - Pousser les Juifs à faire maintenant leur alya équivaut à les exposer à une mort certaine lors de “l'angoisse de Jacob”

(Texte écrit par Arthur Katz)

 

Pour le prophète et écrivain Arthur Katz, pousser les Juifs à faire leur alya [198] maintenant (comme le font nombre de sionistes et de messianiques chrétiens) est un délit: c'est les exposer à une mort certaine lors du temps de l' "Angoisse de Jacob", un temps de dévastation qui dépassera en horreur l'Holocauste nazi. Arthur Katz expose sa pensée dans les trois pages suivantes, rédigées récemment.

198
  • [198] En langue hébraïque l'expression “Grand Retour vers la Palestine” se traduit par le terme “alya”. Faire son “alya” signifie pour un Juif: “Réaliser son retour vers la Palestine pour s'y établir définitivement”.

«Une partie de la controverse qui m'oppose à d'autres ministères prophétiques qui affirment que le temps de l'Angoisse de Jacob est déjà passé, et qu'il était en fait l'Holocauste nazi, trouve son origine dans le fait que cette "Angoisse de Jacob" n'est pas censée avoir lieu en Europe, mais en terre d'Israël. Ceci indique que l'Angoisse de Jacob dont il est question en Jérémie 30,7 n'a pas encore eu lieu. Soyons simples: si cette période s'était déjà produite, et le retour avait déjà eu lieu, alors Israël connaîtrait une période de paix que rien ne viendrait troubler. En réalité, l'Israël actuel est acculé par la terreur, la peur et l'anxiété. Il est évident que l' "Angoisse de Jacob" concerne un temps qui est à venir.

D'autres hommes apportent une autre interprétation de ces passages bibliques, mais leur interprétation ne tient pas compte des certains détails qui pour moi sont importants. J'ai eu un débat dans le bureau d'un frère qui est dans le ministère prophétique depuis plus de 30 ans, à Jérusalem. Je lui ai montré d'après Jérémie 30 que Jérusalem serait rebâtie sur ses ruines. Il m'a répondu: "Mais oui, regarde par la fenêtre, cela se produit maintenant, regarde tous ces engins de terrassement". Je lui ai répondu: "Mon cher, sois attentif aux détails de l'Écriture. Il y est dit que Jérusalem serait rebâtie sur ses propres ruines "pour le Seigneur" (Jér 31,38). Les programmes de construction actuels sont de l'homme et pour l'homme, et constitueront les ruines sur lesquelles la reconstruction de Jérusalem se produira durant le Millénaire de Paix.

De ces deux interprétations prophétiques, laquelle est la bonne? Ce n'est plus une question d'opinion. Il ne s'agit plus d'une discussion à mener autour d'une tasse de café. Si je parle d'une dévastation à venir et qu'elle ne vient pas, je mérite une sévère réprimande, et les hommes auraient raison de m'accuser d'être celui qui aide l'ennemi. Mais si le temps de "l'Angoisse de Jacob" doit encore arriver, et que personne n'en parle, alors la nation souffrira cette grande dévastation sans avoir été avertie. Si personne ne sonne le clairon, si personne ne parle de la catastrophe qui vient, personne ne se doutera de rien, et la catastrophe emportera la nation et tous ses habitants.

Pour la première fois dans ma vie une âpre discussion a eu lieu entre moi et mes collègues au sujet des ceux qui parlent au nom de Dieu. Comment faire pour reconnaître les voix prophétiques véritables, celles qui donnent l'interprétation correcte des écrits bibliques? La question des vrais et des faux prophètes est maintenant d'actualité comme jamais elle ne l'a été dans le passé, et il est important que l'Église sache discerner laquelle de ces voix est celle qui apporte le conseil de Dieu. Historiquement, les faux prophètes ont toujours été ceux qui disaient "paix, paix", quand il n'y avait pas de paix. Les véritables prophètes, eux, ont souvent été pris pour des oiseaux de malheur, car ils prévenaient leurs concitoyens d'une dévastation à venir. Leurs appels ont souvent été méprisés, car la multitude, dans sa paresse, n'aime pas se faire déranger...

Je me suis souvent demandé comment des événements qui se déroulent à Jérusalem peuvent affecter les Juifs du monde entier. J’étais à Montréal, Canada, en septembre 2000, le jour où ont éclaté les “jours de rage” qui par la suite ont pris le nom de “ seconde Intifada”. Le jour suivant j’ai regardé le journal local et j'ai appris que 6 synagogues de Montréal avaient eu des vitres cassées, des portes défoncées, des graffitis sur les murs, et que des tombes avaient été profanées la nuit précédente. Alors j’ai réalisé que partout dans le monde il y a les musulmans, et que les événements qui se déroulent en Israël ou à Jérusalem sont susceptibles de provoquer des réactions partout où se trouvent des islamistes … Ainsi, l’éruption initiale eut lieu à Jérusalem, mais ne se limita pas à cet endroit. Elle se poursuivit partout où se trouvaient des Juifs, car dans le monde Occidental il existe partout une diaspora islamique de même qu'une diaspora juive.

Quel que soit l'endroit où l'on se trouve, le temps de l'Angoisse de Jacob c'est pour bientôt. Une fois délivré, Jacob ne sera plus effrayé par personne. C’est pourquoi, assurer Jacob que ce temps de trouble est déjà passé, alors qu’il reste à venir, et qu'il est imminent, c’est le laisser sans aucune préparation face à la catastrophe imminente, qui sera vaste et soudaine. Parler ouvertement de son aspect inévitable, c’est donner du courage à ceux qui font partie du cercle des sauvés, le groupe de ceux qui ont la connaissance du Messie. Il est intéressant de noter que les Chrétiens qui vivent en Israël ne se donnent pas pour mission d’évangéliser les Juifs. Ils se contentent de se montrer aimables en tant qu’ambassadeurs du Christ. Les choses étant ce qu'elles sont, pouvons-nous dire qu'il suffit de se montrer amical face à la destruction que nous savons imminente ? Notre devoir est de dire à tous les intéressés que le Salut est déjà disponible, et qu'il l'est en Jésus. En d’autres mots, il est urgent de promouvoir l'Esprit Saint et non de le cacher. Si nous lisons les Écritures et que nous comprenons que ces choses sont à venir pour Israël, nous avons le devoir d'avertir tous les intéressés sur ce que nous voyons et comprenons.

Je me suis souvent demandé si c’était le moment d’envoyer les Juifs vers Israël. Il existe un bon nombre d’organisations spécialisées dans ce but. Mais mon cœur n’est pas de leur côté pour ce qui est d e leur conception humaine et bien pensante. Je pense que, d'après ce que j'annonce au sujet de la dévastation à venir en Israël, la pire chose que l'on puisse faire en ce moment est d’encourager les Juifs à se rendre au cœur même du berceau de la violence. Il y a probablement une meilleure chance de salut en restant au milieu des Nations, en dépit du harcèlement dont certains juifs font déjà l’expérience. Mais les organisations sionistes sont tellement impliquées dans leur travail actuel que l'idée de faire marche arrière, s’arrêter, ou prendre simplement conscience de l’erreur qu'ils ont faite, malgré les bonnes intentions qui au départ les animaient, représente une humiliation que beaucoup ne voudront pas assumer. Ce sujet entraîne ainsi des réelles tensions.

J’étais à Odessa, le port ukrainien de la mer Noire, et je parlais à des pentecôtistes qui devant moi s’étaient vantés d’avoir envoyé des Juifs ukrainiens vers Israël. Je leur ai dit ceci : « Ne vous vantez pas d'avoir envoyé vos Juifs vers Israël. Le jour de l'Angoisse de Jacob les fera fuir à nouveau, et vous devrez les accueillir à nouveau parmi vous. Votre niveau de sainteté apparaîtra bien plus clairement le jour où on vous demandera de les reprendre que le jour où vous les avez expédiés vers la Palestine. »

Les choses ne leur étaient jamais apparues sous cet angle. À ce sujet j’ai eu plusieurs discussions au cours des repas que certains pasteurs et dirigeants d'églises ukrainiennes m'ont offert. Le Seigneur m'a donné la grâce de les persuader que ma position était celle de Dieu, et qu’ils avaient besoin de reconsidérer ce qu’ils avaient fait jusqu’alors. Maintenant ils devaient trouver des places sécuritaires pour ceux que le danger aurait éventuellement repoussé vers la nation d'où ils étaient partis.

On trouve une autre remarquable déclaration concernant le temps d'angoisse de Jacob dans Jér 30,9 : "Mais ils serviront le Seigneur leur Dieu et David leur roi, que je lèverai pour eux."Cette promesse est identique à celle donnée dans Ézéchiel 37, 21-28. Après que les ossements desséchés de la maison d’Israël seront rendus à la vie, et que Juda et Israël auront été unifiés, le Seigneur dira: “Mon serviteur David sera roi sur eux, et ils auront un seul berger. Ils suivront mes décrets, observeront mes lois et les mettront en pratique ”. (Verset 24).

Cet aspect mérite d'être pris en considération dans tous les passages des Écritures qui parlent de dévastation et de retour vers Israël: c’est que le Roi des rois, Jésus-Christ, revient pour inaugurer le Millénaire de Paix et diriger la Nation qui maintenant est restaurée. » — Arthur Katz

 

4) - Citoyenneté matérielle et citoyenneté spirituelle

On a posé à l'écrivaine juive Reggie Kelly la question suivante: Est-ce correct de penser que selon les Écritures l’État d’Israël est invulnérable, et que par les temps qui courent le Seigneur rendra sa terre inviolable?

Voici sa réponse.

«Il y a actuellement une grande confusion au sujet de la situation d’Israël. Plusieurs Juifs s’interrogent au sujet du rétablissement du pays depuis 1948, et certains penchent vers un optimisme qui selon moi n'est pas conforme à l’enseignement biblique. Parmi les principaux chefs religieux du pays il y en a qui adhèrent actuellement à la vieille hérésie du “caractère invulnérable” d’Israël.  Ils admettent qu’Israël puisse être attaqué et cerné par ses ennemis, mais ne prévoient rien au sujet de l' “Angoisse de Jacob”, qui doit venir, et sur la possibilité que l’État actuel s’effondre.

Quant à moi, je suis persuadée qu’Israël sera la première cible de la fureur de l’anti-Christ pendant les 42 mois de persécution qu’il exercera, mais la plupart des chefs religieux d’Israël estiment – malgré la preuve biblique qui démontre le contraire – que le pays sera l’objet d’une protection surnaturelle particulière. Au plus fort de la persécution de l’anti-Christ – disent-ils – les Juifs les mieux protégés seront ceux qui “dans l’obéissance” auront choisi de vivre dans ce pays : “Arche de sécurité”. Quelle déception les attend!

On croirait que l’Écriture est claire à ce sujet, mais des préjugés d’ordre émotif compliquent la question d’une manière plutôt décourageante. Le sujet est beaucoup plus complexe qu’il n’apparaît à première vue. Il s’agit d’un piège de première grandeur, typique de la Fin des Temps. Ironiquement l’esprit des leaders messianiques de l’État d’Israël s’est laissé corrompre plus qu'ailleurs. »

L'argument se présente complexe parce qu'il est rendu tel par le Père du mensonge. Le coquin voudrait que nous confondions Peuple d'Israël et État d'Israël, et qu'à l'État d'Israël nous attribuions l'immortalité du Peuple élu. [199] Si l'État d'Israël avait un nom différent, la confusion disparaîtrait, car les deux concepts ne seraient plus confondus si facilement.

199
  • [199] Le “Peuple élu” est composé des Fils d'Israël sanctifiés et accompagnés de tous les Fils de Dieu par adoption.

Israël-nation et Israël-peuple sont deux concepts séparés et, à la limite, opposés. D'un côté il s'agit de matière et de l'autre il s'agit d'esprit. Attribuer au matériel la valeur du spirituel est un vieux truc mais il fonctionne encore, paraît-il. Dans ce cas un petit raisonnement s'impose. Les Écritures disent qu'Israël est immortel? De quel “Israël” s'agit-il? De celui qui relève du concept matériel ou de celui qui relève du concept spirituel? S'agit-il d'un État politique ou du Peuple des élus à la vie éternelle? Étant donné que le langage des Écritures doit être interprété avec une mentalité spirituelle, ceux qui l'interprètent uniquement de façon matérielle n'ouvrent aucune porte, et ne vont nulle part. Ils se condamnent à vivre pour toujours dans la prison d'une erreur conçue et réalisée par eux-mêmes, pour eux-mêmes.

Personne, en lisant les Écritures, ne devrait plus confondre la Nation d'Israël et le Peuple élu d'Israël. Un État politique ne peut pas être immortel, mais vu que le Père du mensonge se plaît à pêcher en eau trouble, au concept matériel on attribue l'immortalité, qui est la valeur du concept spirituel. En voilà un beau piège!

Quelqu'un finira par dire que l'expression “Peuple d'Israël” véhicule elle-aussi un concept matériel. Cela peut sembler vrai, mais ne l'est pas! L'esprit de celui qui écoute ou qui lit les Écritures doit s'ouvrir aux valeurs spirituelles pour comprendre le langage de Dieu. Si l'esprit est ouvert aux valeurs spirituelles, il comprend tout de suite que devant Dieu un peuple d'élus n'est pas un peuple de gens qui possèdent une citoyenneté matérielle mais un peuple de gens qui possèdent une citoyenneté spirituelle.

 

5) – Israël, nation “illégitime”?

La Jews united against Zionism est une association d'Israélites fidèles à la Torah. Ces Israélites affirment que l'État d'Israël est moralement illégitime, et cela pour deux raisons: la première est liée au fait que cet État est né par volonté humaine plutôt que divine, la seconde est liée au fait qu'il se présente comme un État fondé sur des bases laïques plutôt que religieuses. Sur leur site Internet on peut lire la déclaration suivante:

« L'initiative sioniste de proclamer l'État d'Israël constitue une révolte contre la volonté divine, contre la Torah, une révolte qui a engendré une vague interminable de violence et de souffrance. A l'occasion de la fondation de l'État hérétique, les Israélites fidèles à la Torah pleurent cette tentative d'extirper les enseignements de la Torah, de transformer les Israélites en une “nation laïque”, et de réduire le Judaïsme au nationalisme. » [200]

200
  • [200] Cette déclaration est sur le site www.nkusa.org > de la "Jews united against Zionism". Les Israélites qui adèrent à cette association sont contre le Sionisme car ce mouvement (qui est à l'origine de l'État d'Israël) est né par caprice humain et non par volonté divine. Ceux qui l'ont organisé ne se sont pas préoccupés de respecter la loi hébraïque et les pactes survenus entre Dieu et le Peuple juif.

 

De gauche à droite, les trois pancartes disent en anglais:

1) “Le vrai Judaïsme rejette l'État d'Israël”.
2) “Les Rabbins authentiques se sont toujours opposés au sionisme et à l'État d'Israël”.
3) “L'État d'Israël ne représente pas les Israélites du monde”.

 

 

 

La pancarte dit en anglais:
“L'État d'Israël ne représente pas les Israélites du monde entier”.


De gauche à droite, les deux pancartes disent en anglais :
1) “Parlons sérieusement au lieu de jacasser”.
2) “Nos trois serments sont toujours valides”.

Ces Israélites préconisent le démantèlement pacifique de l'État d'Israël afin que son territoire soit restitué aux Palestiniens qui en ont été dépossédés par la force, mais leurs requêtes ne sont pas prisent en considération par les médias internationaux. La raison principale de leur prise de position est de nature religieuse. Lors de la destruction du Temple de Jérusalem en l'an 70 de notre ère, les Israélites auraient prêté serment à Dieu, un serment triple, à savoir:

1) Ne jamais immigrer en masse en Terre d'Israël.

2) Ne jamais se rebeller contre les autres nations.

3) Ne jamais tenter de mettre fin eux-mêmes à leur exil, mais attendre le jour où Dieu y mettra fin Lui-même par son action directe.

 

La pancarte principale dit en anglais:
“Le vrai Judaïsme veut que les Israélites se maintiennent soumis
aux nations qui les accueillent, que ça soit aux États-Unis ou en Iran”.

La pancarte dit en anglais:
“Les sionistes ne représentent pas les véritables Israélites”.

 

Au motif religieux d'obéissance à la Volonté divine qui interdit aux Israélites de fonder pour eux un État laïque, s'ajoute aussi un motif moral. Tous les hommes – Israélites en tête – sont concernés par l'obligation sacrée d'obéir aux dix commandements de Dieu. Ces commandements demandent aux hommes de respecter la vie d'autrui, la réputation d'autrui, et les biens d'autrui. Les Israélites fidèles à la Torah rappellent ces vérités à leurs frères, en leur exprimant du même coup la douleur qu'ils éprouvent face aux dérives morales que le mouvement sioniste a engendrées et continue d'engendrer.

Dans leur site Internet les Israélites fidèles à la Torah déclarent ceci: «Nous déplorons les tragédies que la révolution sioniste a provoquées chez les Israélites, notamment l'oubli du précepte fondamental de la Torah d'agir avec compassion. Nous déplorons les tragédies que la révolution sioniste a provoquées chez les Palestiniens, notamment des déportations, l'oppression et la subjugation. Nous déplorons le gaspillage de milliers de vies humaines dans les conflits futiles et cruels qu'ont provoqués la proclamation et le maintien de l'État sioniste.»

Au sujet des Palestiniens, voici ce qu'en pensent ces mêmes Israélites: «Les Palestiniens sont les victimes de la brutalité et de l'arrogance des sionistes, et ils sont victimes d'un type de narcissisme sioniste qui ne voit rien ni personne sauf le but affolé sioniste. Nous déclarons que le peuple palestinien a le droit à sa patrie ; ainsi que le droit à la restitution monétaire pour les dommages et les pertes infligés. Les réfugiés palestiniens ont le droit de retourner à leur patrie, la Palestine historique, aussitôt que possible.”

6) - Le testament spirituel du Rabbin Kaduri surprend ses disciples.

Jérusalem, 30 avril 2007. Yitzhak Kaduri, un Rabbin très influent en Israël, peu de temps avant de mourir à l'âge de 108 ans a écrit sur un papier le nom du Messie attendu par les Israélites. Quelques mois avant son décès il avait dit à ses disciples qu'il avait rencontré le Messie dans une vision. Ceci est confirmé par son fils : “Mon père a rencontré le Messie lors d'une vision, et nous a dit qu'il viendrait bientôt”. Vers la fin de sa vie ce Rabbin parlait souvent du Messie.

À quelques reprises il lui était arrivé de décrire le Messie, et dans ses descriptions on avait l'impression de reconnaître le Christ du Nouveau Testament. Quant au nom du Messie, le rabbin Kaduri avait demandé que le document qui renfermait son nom soit gardé secret jusqu'après son décès. Au décès de Kaduri le document a été ouvert, et voici ce qu'on y a trouvé au sujet du nom du Messie:

« “Il élèvera le peuple et prouvera que sa parole et sa loi sont valides. C'est ce que j'ai signé de ma main durant le mois de la miséricorde. Yitzhak Kaduri. »

En langue hébraïque la phrase “Il élèvera le peuple et prouvera que sa parole et sa loi sont valides” pourraient s'écrire “Yarim Ha'Am Veyokhiakh Shedvaro Vetorato Omdim”, et les premières lettres de cette phrase donnent en hébreu le nom de Jésus : YEHOSHUA ou YESHUA.

La note écrite par Kaduri

Le Rabbin Kaduri

La polémique fait rage dans les milieux juifs orthodoxes. Certains évoquent un faux, d'autres disent que la note est authentique. Voir au besoin le site de Israël Today : Israel Today 

 

CHAPITRE 10
LES FINANCES DE L'ÈRE NOUVELLE

Introduction.
Partie A: L'Île des Naufragés.
Partie B: Considérations à partir de l'histoire racontée.

 

Introduction

Avez-vous remarqué ce qui se passe dans notre société quand il y a trop de marchandises dans les entrepôts? Les gens sont inquiets. On parle de crise... La situation est tellement tendue que les producteurs arrêtent de produire. Ils sont préoccupés. Ils s'aperçoivent que rien ne se vend et que leur marchandise reste dans les magasins. Tout est paralysé. Au lieu de parler de l'abondance comme d'une bénédiction, on parle de l'abondance comme d'une malédiction. D'où vient cette situation étrange? D'un numéro insuffisant de consommateurs? Non! Tous savent que devant les magasins bien remplis il y a des milliers de gens qui voudraient acheter les marchandises qui sont disponibles. Ils en auraient besoin. Pourquoi ne peuvent-ils pas acheter ce qui a  été produit pour être acheté, pourquoi ne peuvent-ils pas “consommer” ce qui a été produit pour la consommation? À quoi bon laisser que les entrepôts se remplissent de marchandises que personne n'achète?

Ma réponse pourrait vous surprendre: “Cela dépend du système monétaire. Le système monétaire actuel est gâté! Il s'agit d'une formule économique mort-née, destinée à l'insuccès avant même d'être mise en application”. 

 

 

L'argent est un symbole. Il représente les biens réels. Où se trouve la vraie richesse? Dans l'argent ou dans les biens réels? Vous me dites que la vraie richesse se trouve dans les biens réels. Bon, si cela est vrai pour tous, pourquoi les gens ne se préoccupent pas d'exiger de leurs dirigeants un système monétaire capable de mettre en circulation des quantités d'argent qui reflètent les quantités des biens réels et des produits qui sont disponibles? À travers l'histoire qui suit, l'auteur nous montre les lacunes graves du système financier actuel, et nous explique comment il devrait être modifié pour convenir non seulement à quelques individus, mais à tous les membres de la société humaine. Après avoir écouté le récit qui fait suite, dans la deuxième partie, qui est à la fin, nous chercherons à tirer les conclusions qui s'imposent.

Partie A
L'île des naufragés.
(Un récit de Louis Even).

 

 #1. Sauvés du naufrage.

Une explosion avait détruit leur bateau. Chacun cherchait à survivre. Chacun s'accrochait à la première pièce flottante qui lui tombait sous la main. Un petit groupe de survivants s'est retrouvé sur une épave que les vagues emportaient à leur gré. Pas de nouvelles des autres compagnons de voyage.Depuis de longues heures les rescapés scrutent l'horizon: quelque navire en voyage les apercevrait-il? Leur radeau de fortune échouerait-il sur quelque rivage hospitalier? Tout à coup un cri: Terre! Terre là-bas, voyez! C'est justement dans la direction où nous poussent les vagues! Et à mesure que se dessine la ligne d'un rivage, les figures s'épanouissent. Ils sont cinq. Il y a François, le grand et vigoureux charpentier qui a lancé le cri: Terre! Il y a Paul, qui est cultivateur; c'est celui que vous voyez en avant, à gauche; il est à genoux, une main à terre et l'autre accrochée au piquet de l'épave. Il y a Jacques, qui est un spécialiste dans l'élevage des animaux; c'est l'homme au pantalon rayé qui, les genoux à terre, regarde dans la direction indiquée. Il y a aussiHenri, agronome, un peu corpulent; il est assis sur une valise échappée au naufrage. Enfin il y a Thomas, prospecteur minéralogiste; c'est le gaillard qui se tient debout en arrière, avec une main sur l'épaule du charpentier.

 

#2. Une île providentielle.

Remettre le pied sur une terre ferme, c'est pour nos hommes un retour à la vie. Une fois séchés et réchauffés, leur première préoccupation est de faire connaissance avec cette île éloignée. Ils la baptisent: L'Île des Naufragés. Une rapide tournée comble leurs espoirs. L'île n'est pas un désert sans ressources. Ils sont bien les seuls hommes à l'habiter actuellement, mais s'il faut en juger par les restes de troupeaux demi-sauvages qu'ils ont rencontrés ici et là, d'autres ont dû y vivre avant eux.Jacques, l'éleveur, affirme qu'il pourra améliorer les animaux et en tirer un bon rendement. Quant au sol de l'île, Paul le trouve en grande partie fort propice à la culture. Henri a découvert des arbres fruitiers dont il espère tirer profit. François y a remarqué surtout les grandes étendues forestières riches en bois de toutes sortes: ce sera un jeu d'abattre des arbres et de construire des abris pour la petite colonie. Quant à Thomas, le prospecteur, ce qui l'intéresse c'est la partie la plus rocheuse de l'île. Il y a des signes indiquant un sous-sol richement minéralisé. Malgré l'absence d'outils perfectionnés, Thomas pense d'avoir assez d'initiative et de débrouillardise pour transformer le minerai en métaux utiles. Chacun va donc pouvoir se livrer à ses occupations favorites pour le bien de tous. Tous sont unanimes à louer la Providence du dénouement assez heureux d'une si grande tragédie.

 

#3. Les véritables richesses.

Nos hommes sont à l'ouvrage. Le travail de chacun produit ses fruits. Les premiers temps on s'est contenté de nourriture primitive, mais par après les champs se sont mis à produire. Le laboureur a eu des récoltes, et le charpentier a fait des maisons et des meubles.A mesure que les saisons succèdent aux saisons le patrimoine de l'Île augmente. On s'enrichit, mais pas avec du papier gravé ou de l'or, mais avec des richesses véritables, des choses qui nourrissent, qui habillent, qui logent, qui répondent à des besoins.La vie n'est pas toujours aussi douce que nos hommes souhaiteraient. Il leur manque certaines choses auxquelles ils étaient habitués dans la civilisation, mais leur sort pourrait être beaucoup plus triste. Dans leur pays d'origine ils ont d'ailleurs déjà connu des temps de crise. Ils se rappellent les privations subies alors qu'à dix pas de leur porte les magasins étaient trop pleins. Au moins ici, dans cette île, personne ne les condamne à voir pourrir sous leurs yeux des choses dont ils ont besoin. Puis les taxes sont inconnues. Les ventes par l'huissier ne sont pas à craindre. Si le travail est parfois dur, au moins on a le droit de jouir des fruits du travail accompli. Somme toute, on exploite l'île en bénissant Dieu, espérant qu'un jour on pourra retrouver parents et amis, avec deux grands biens conservés: la vie et la santé.

 

#4. Un inconvénient majeur.

 

Souvent nos hommes se réunissent pour causer de leurs affaires. Dans le système économique qu'ils pratiquent, très simplifié, une chose les taquine de plus en plus: ils n'ont aucune espèce de monnaie. Le troc a ses inconvénients. C'est l'échange direct de produits contre produits, et les produits à échanger ne sont pas toujours l'un en face de l'autre en même temps. Ainsi, le cultivateur qui paie presque tout sous forme de légumes, ne peut rembourser les biens et les services qu'il reçoit en hiver que six mois plus tard, quand la récolte des légumes se fait. Parfois c'est un gros article qui vient d'être livré par l'un d'entre eux, et celui-ci voudrait en retour différentes petites choses produites par les autres, à des époques différentes. Tout cela complique les affaires. S'il y avait de l'argent en circulation chacun vendrait ses produits aux autres pour de l'argent. Avec l'argent reçu il pourrait acheter les choses qu'il veut, et quand il les veut, si elles sont disponibles.Tous s'entendent pour reconnaître la commodité que serait d'avoir un système d'argent, mais personne ne sait comment en établir un. Ils ont appris à produire la vraie richesse, les choses, mais ils ne savent pas faire les signes, l'argent. Ils ignorent comment l'argent commence, comment le faire commencer quand il n'y en a pas, et qu'ensemble on décide d'en avoir... Bien des hommes instruits seraient sans doute aussi embarrassés. Tous nos gouvernements l'ont bien été pendant les dix années qui ont précédé la deuxième guerre mondiale. Seul l'argent manquait aux pays, et les gouvernements, aussi bien le fédéral que les provinciaux, étaient paralysés devant ce problème.

 

#5. Un nouveau qui arrive.

Un soir que nos hommes, assis sur le rivage, ressassent ce problème pour la centième fois, ils voient soudain une chaloupe qui approche. Elle est conduite par un seul homme. On s'empresse d'aider le nouveau. On lui offre les premiers soins, on cause. Il parle français, assez bien. On apprend que c'est un Européen échappé lui aussi à un naufrage. Son nom est Martin Golden. Heureux d'avoir un compagnon de plus, nos cinq hommes lui font visiter la colonie. Ils lui disent: “Bien que perdus loin du reste du monde, nous ne sommes pas trop à plaindre. La terre rend bien, et la forêt aussi. Une seule chose nous manque: nous n'avons pas de monnaie pour faciliter les échanges de nos produits.” Martin Golden s'exclame: “Bénissez le hasard qui m'amène ici. L'argent n'a pas de mystère pour moi. Je suis un banquier, et en peu de temps je peux vous installer un système monétaire qui vous donnera satisfaction.”Un banquier? ... Un banquier!!! …Un ange venu tout droit du ciel n'aurait pas inspiré plus de révérence. N'est-on pas habitué, en pays civilisé, à s'incliner devant les banquiers? N'est-ce pas les banquiers qui contrôlent les pulsations de la finance d'un pays?

#6. Le dieu de la civilisation.

– «Monsieur Martin, puisque vous êtes banquier, vous ne travaillerez pas dans l'île. Vous allez seulement vous occuper de notre argent.»
– «Comme tout banquier, je m'en acquitterai avec la satisfaction de forger la prospérité commune.»
– «Monsieur Martin, on vous bâtira une demeure digne de vous. En attendant, peut-on vous installer dans l'édifice qui sert à nos réunions publiques?»
– «Très bien, mes amis. Mais commençons par décharger les effets de la chaloupe que j'ai pu sauver dans le naufrage: une petite presse, du papier et accessoires, et surtout un petit baril que vous traiterez avec grand soin.»

On décharge le tout. Le petit baril intrigue la curiosité de nos braves gens.
 «Ce baril, déclare Martin, c'est un trésor sans pareil. Il est plein d'or!»

Plein d'or! Cinq âmes faillirent s'échapper de cinq corps. Le dieu de la civilisation entré dans l'Île des Naufragés. Le dieu jaune, toujours caché, mais puissant, terrible, dont la présence, l'absence ou les moindres caprices peuvent décider de la vie de 100 nations!
 «De l'or! Monsieur Martin, vrai grand banquier! Recevez nos hommages et nos serments de fidélité.»
– «De l'or pour tout un continent, mes amis. Mais ce n'est pas de l'or qui va circuler. Il faut cacher l'or: l'or est l'âme de tout argent sain. L'âme doit rester invisible. Je vous expliquerai tout cela en vous passant de l'argent.»

#7. Un enterrement sans témoins.

 

Avant de se séparer pour la nuit, Martin Golden pose aux hommes une dernière question: «Combien vous faudrait-il d'argent dans l'île pour commencer, pour que les échanges marchent bien?»

On se regarde. On consulte humblement Martin Golden lui-même. Avec les suggestions du bienveillant banquier on convient que $200 pour chacun peuvent suffire pour commencer. Un rendez-vous est fixé pour le lendemain soir. Les hommes se retirent, échangent entre eux des réflexions émues, se couchent tard, ne s'endorment que vers le matin après avoir longtemps rêvé d'or les yeux ouverts. Martin Golden ne pense qu'à son avenir de banquier, et oublie sa fatigue. Dès l'aube du jour suivant il creuse un trou dans le sol, il y roule son baril, le couvre de terre, le dissimule sous des touffes d'herbe placées soigneusement dans le but d'éliminer toute trace visible. Ensuite il met en fonction sa petite presse, et imprime mille billets de un dollar. En voyant sortir de sa presse les billets tout neufs il songe en lui-même: “Comme ils sont faciles à faire, ces billets! Ils tirent leur valeur des produits qu'ils vont servir à acheter. Sans produits, ces billets ne vaudraient rien. Mes cinq clients naïfs ne pensent pas à cela. Ils croient que c'est l'or qui garantit les piastres. Je les tiens par leur ignorance!”

#8. Distribution de l'argent imprimé.

Le soir venu, les cinq hommes arrivent en courant auprès de monsieur Golden. Cinq piles de billets sont là, sur la table. Le banquier dit:

– «Avant de vous distribuer cet argent il faut s'entendre. L'argent est basé sur l'or. L'or, placé dans la voûte de ma banque, est à moi. Donc, l'argent est à moi... Oh! Ne soyez pas tristes ou trop préoccupés. Je vais vous prêter cet argent et vous l'emploierez à votre gré. En attendant je vous chargerai seulement un peu d'intérêt. Vu que l'argent est rare dans l'île, puisque il n'y en a pas du tout, je crois être raisonnable en demandant un petit intérêt de seulement 8 pour cent.»

– «En effet, monsieur Golden, vous êtes très généreux.»

 – «Un dernier point, mes amis. Même entre amis les affaires sont les affaires. Avant de toucher l'argent chacun de vous va signer ce document: c'est l'engagement par chacun de rembourser capital et intérêts sous peine de confiscation par moi de ses propriétés. Oh! Une simple garantie. Je ne tiens pas à avoir vos propriétés. L'argent me suffit. Je suis sûr que vous garderez vos biens et que vous me rendrez l'argent.»

– «C'est plein de bon sens, monsieur Golden. Nous allons redoubler d'ardeur au travail et tout rembourser.»

– «C'est bien cela. Et revenez me voir à chaque fois que vous avez des problèmes. Le banquier est le meilleur ami de tout le monde... Maintenant, voici à chacun ses deux cents dollars.»

Et nos cinq hommes s'en vont ravis, les piastres en main et la tête pleine de projets.

 

#9. Un problème d'arithmétique.

L'argent de Martin Golden a circulé dans l'Île. Les échanges se sont multipliés en se simplifiant. Tout le monde se réjouît et salue monsieur Golden avec respect et gratitude. Cependant le prospecteur est inquiet. Ses produits sont encore sous terre et il n'a plus que quelques piastres en poche. Comment rembourser le banquier à l'échéance qui vient? Après s'être longtemps creusé la tête devant son problème individuel, Thomas l'aborde socialement.

Il se dit: “Considérant toute la population de l'île, sommes-nous capables de tenir nos engagements? Golden a imprimé une somme totale de $1000. Il nous demande un total de $1080. Même si ensemble nous prenions tout l'argent de l'île pour le lui porter, cela ferait 1000, pas 1080. Personne n'a fait les $80 de plus. Nous faisons des choses, pas des piastres. Un jour monsieur Golden pourra saisir toute l'île, parce que tous ensemble nous ne pouvons pas rembourser capital et intérêts. Si ceux qui sont capables de rembourser remboursent pour eux-mêmes sans se soucier des autres, quelques-uns vont tomber tout de suite, d'autres vont tomber plus tard, mais le tour des autres viendra aussi, et le banquier finira par tout saisir. Il vaut mieux s'unir tout de suite et régler cette affaire socialement.”

Thomas n'a pas de peine à convaincre les autres que Golden les a dupés. Alors on s'entend pour un rendez-vous général chez le banquier.

 

#10. Bienveillance du banquier.

Martin devine leur état d'âme, mais il sourit et fait bon visage. C'est François qui présente le cas. Il dit au banquier: “Comment pouvons-nous vous apporter $1080 quand il n'y a que $1,000 dans toute l'île?”

– «Mes bons amis, il s'agit de l'intérêt! Est-ce que votre production n'a pas augmenté?»

 – «Oui, mais l'argent, lui, n'a pas augmenté. Or, c'est justement de l'argent que vous réclamez, et non pas des produits. Vous seul pouvez faire de l'argent. Or vous ne faites que $1000 et vous demandez $1080. C'est impossible!»

– «Attendez, mes amis. Les banquiers s'adaptent toujours aux circonstances; ils font cela pour le plus grand bien du public... Je ne vous demande que l'intérêt. Rien que $80. Le capital, vous continuerez à le garder.»

– «Vous nous remettez notre dette?»

 – «Non, jamais un banquier ne remet une dette. Vous me devrez encore tout l'argent prêté, mais chaque année vous me remettrez l'intérêt, seulement l'intérêt. Je ne vous presserai pas pour le remboursement du capital. Si certains d'entre vous deviennent incapables de payer même leur intérêt, parce que l'argent va de l'un à l'autre, dans ce cas vous pouvez vous organiser en nation et convenir d'un système de collection. On appelle cela taxer. Vous taxerez davantage ceux qui auront plus d'argent, les autres moins. Pourvu que vous m'apportiez collectivement le total de l'intérêt, je serai satisfait, et votre nation se portera bien.»

Nos hommes se retirent, mi-calmés, mi-pensifs.

Troisième partie
Considérations à partir de l'histoire racontée.

 

1. L'Ordre mondial véritable.
2. Du récit à la réalité.
3. Questions et réponses.
4. Acheter en payant plus que le coût de production (la valeur réelle).
5. Système tyrannique.
6. Obstacle à la distribution.
7. Crédit social et partis politiques.
8. Pouvoir de production = pouvoir d'achat?
9. Financement automatique de la production.
10. Patrimoine social et dividendes.
11. Christianisme et Crédit social.
12. Conclusion: le Royaume messianique.

  

#1. L'Ordre mondial véritable.

Dans le troisième chapitre de ce livre nous avons dit que l'Ordre mondial véritable n'est pas celui de l'homme mais celui de Dieu, et que son vrai nom est Royaume messianique. Comment fonctionnera le système financier de ce Royaume? La justice sociale, et la paix qui en découle, auront besoin de s'appuyer sur une formule économique et monétaire capable de garantir le bien-être de tous, non seulement celui de trois ou quatre privilégiés.

La formule capable de résoudre ce problème existe déjà mais elle n'est pas appliquée. Pourquoi? Parce que le monde est tellement esclave du Mal qui le tyrannise que les responsables des nations, rendus sourd et aveugles par ce Mal, ne sont pas capables d'apprécier cette formule pour ce qu'elle vaut. Quand la Terre sera purifiée, alors l'homme comprendra la valeur de cette doctrine, et l'appliquera. En attendant ce jour, le but de ces pages a été, et continue d'être, celui d'offrir au lecteur intéressé la possibilité d'évaluer le système économique et financier de l'avenir en le comparant à celui du présent.

 

#2. Du récit à la réalité.

Le système d'argent-dette introduit par Martin Golden dans l'Île des Naufragés obligeait la petite communauté de l'île à s'endetter au fur et à mesure qu'elle développait l'île et l'enrichissait grâce au travail. N'est-ce pas ce qui se produit dans nos pays dits civilisés?

En termes de richesses réelles le Canada actuel est certainement plus riche qu'il était au temps de ses pionniers, mais si on compare sa dette publique actuelle avec celle d'il y a 100 ans, 200 ans, 300 ans, qu'est-ce qu'on voit? On découvre que la population canadienne est endettée aujourd'hui plus que jamais, tout cela à cause de son travail.

– De son travail?! Pourquoi notre travail collectif produirait-il un endettement collectif?

– La réponse existe, elle est dans la doctrine du Crédit social, mais en ce moment peu de gens s'y intéressent. Il s'agit pourtant d'une doctrine intéressante à connaître. Tout le monde saurait comment fonctionne le système financier actuel et pourquoi il nous transforme en esclaves, les esclaves de nos dettes...

Du moment que nous avons enrichi le pays en le développant, d'où viennent ces dettes persistantes? La population du Canada a produit toutes les richesses réelles disponibles au pays, tout cela grâce à son travail diversifié. Malgré ce travail constructif on la taxe pour payer les écoles, les hôpitaux, les ponts, les routes, et les travaux publics. La population est appelée à payer pour ce qu'elle a produit elle-même. Est-ce que cela est logique, normal, convenable?

 

#3. Questions et réponses.

 

Question n. 1: «Louis Even disait que l'esprit et les méthodes des banquiers d'aujourd'hui sont identiques à ceux de Martin Golden. Avait-il tort ou raison de l'affirmer? »

Réponse: Il suffit de connaître un peu le Fond Monétaire International (le FMI) et ses ramifications pour savoir que la mentalité de ceux qui contrôlent et/ou dirigent ces institutions est comparable à celle de Martin Golden. Les méthodes aussi sont les mêmes. Lesdits banquiers et financiers décident de la santé financière mondiale selon leur bon plaisir. Le système financier mondial est dans leurs mains. Ils décident du crédit financier qu'ils veulent consentir aux différentes nations, des quantités d'argent qu'il faut imprimer pour elles, et de la façon dont la distribution de cet argent doit se faire. [201] 

Question n. 2: «Louis Even disait que les taxes que les gouvernements imposent aux citoyens sont une forme de banditisme. Avait-il tort ou raison de l'affirmer? »

Réponse: Le point de vue de Louis Even au sujet des taxes est fondé. Ses explications le prouvent. Les taxes sont un vol, mais pour bénéficier de tous les avantages du Crédit social il ne faudrait pas se limiter à abolir les taxes. Il faut plus que cela. Il faut que la mentalité des citoyens soit favorable au nouveau système. À l'heure actuelle l'égoïsme des gens est trop profond et répandu pour qu'un changement rapide puisse se produire. Une purification s'impose, suivie d'une certaine éducation des esprits. [202]

201, 202
  • [201] L'ensemble des billets de banque représente la richesse d'une nation, mais la richesse réelle d'une nation est dans son patrimoine naturel, culturel, et spirituel, non dans les billets. (Pour en savoir davantage, consulter le web à l'adresse: Vers Demain.
  • [202] À propos du piège relatif au système de taxation, consulter le document: Freedom to Fascismdi Aaron Russo, en anglais avec sous-titres en italien

 

#4. Acheter en payant plus que le coût de production (ou valeur réelle).

Pour chaque produit la population doit payer un prix qui dépasse le coût de production. Ainsi sa propre production, qui est un enrichissement réel, devient pour elle une dette, et une dette chargée d'intérêts. Avec les années, la somme des intérêts peut égaler, et même dépasser, le montant de la dette initiale exigée par le système. Il arrive que l'on fasse ainsi payer à la population deux fois, trois fois, et même quatre fois le prix de ce qu'elle a elle-même produit. Et en plus des dettes publiques, il y a les dettes industrielles, elles aussi chargées d'intérêts. Celles-ci forcent les industriels et les entrepreneurs à augmenter leurs prix de vente bien au-delà du coût de production, pour pouvoir rembourser le capital et les intérêts, sans quoi ils feraient faillite.

Qu'ils s'agisse de dettes publiques ou de dettes industrielles, c'est toujours la population qui paye pour tout ça au système monétaire. La population paye en taxes quand il s'agit de dettes publiques, elle paye en prix quand il s'agit de dettes industrielles. Les prix gonflent, les taxes augmentent, et pendant ce temps les porte-monnaie s'aplatissent.

 

#5. Système tyrannique.

Cela indique que notre système monétaire ressemble à celui de Martin Golden. Il permet au grand Banquier de maintenir tout le monde sous sa domination, comme Martin Golden faisait avec les personnes de l'île. Celles-ci, à toute fin pratique, était devenues ses esclaves (avant de se réveiller). Qu'est-ce qui se passe quand les contrôleurs de l'argent refusent de prêter, ou augmentent les conditions de remboursement de façon à décourager les institutions et les entrepreneurs de recourir à l'emprunt? Il se passe que lesdites institutions renoncent à des projets que tout le monde considérait nécessaires. Les entrepreneurs industriels, eux, renoncent à des productions que la population considérait comme importantes, voire nécessaires.

Ces manques provoquent des fermetures d'usines et créent du chômage. Pour empêcher les chômeurs de crever on taxe ceux qui gagnent un salaire, ou possèdent encore quelque chose. Peut-on imaginer un système plus tyrannique?

 

#6. Obstacle à la distribution

Ce n'est pas tout. En plus d'endetter la production qu'il finance, et de paralyser celle qu'il refuse de financer, notre système monétaire gêne la distribution des produits.

À quoi sert d'avoir des magasins pleins à craquer si on gêne ou empêche la distribution des produits? Par exemple : pour obtenir les produits il faut les payer avec de l'argent, mais si cet argent est rare, toujours plus rare, insuffisant pour l'achat des produits disponibles, avec quoi va-t-on payer les produits dont on a besoin?

 

On voit que notre système actuel augmente les prix des produits et diminue l'argent fait pour les acheter. Le public veut des produits. Les produits sont disponibles mais personne ne les achète. Personne n'est en mesure de les acheter, faute d'argent. La capacité de payer n'est pas équivalente à la capacité de produire. La finance n'est pas en accord avec la réalité. La réalité est dans les produits abondants et faciles à faire. La finance, c'est l'argent rationné et difficile à obtenir.

Un système financier est comme un moteur. Le moteur doit fonctionner. S'il ne fonctionne pas, il n'a plus de valeur. Il faut qu'il soit réparé.

 

#7. Crédit social et partis politiques.

La doctrine du Crédit social a été proposée par le britannique Clifford Hugh Douglas, et par le canadien Louis Even (qui a choisi Douglas comme maître). Il y a quelques années, des politiciens canadiens ont semé la confusion dans les esprits en appelant leur parti politique “Crédit social”. Cela a nuit à la bonne compréhension du Crédit social. Aujourd'hui bien de gens refusent d'entendre parler de Crédit social parce qu'ils croient qu'il s'agit d'un parti politique.

Une différence fondamentale sépare le Crédit social et les partis politiques. Les activistes des partis politiques passent leur temps à se bagarrer à la recherche du pouvoir. Ces bagarres finissent par provoquer des divisions au sein du peuple, qui enfin se retrouve plus faible au lieu de se retrouver plus fort. Au contraire, le Crédit social vise à créer l'unité sociale, et sa doctrine lui permet d'arriver à son but.

Louis Even disait que pour appliquer efficacement l'économie créditiste il faudrait des apôtres et non des politiciens, car les politiciens du système actuel sont en général avides de pouvoir, de gloire, et d'argent.

 

#8. Équilibre entre pouvoir de production et pouvoir d'achat.

À la lumière de ce qui a été dit nous pouvons conclure que ce qui donne de la valeur à l'argent de papier ou de métal c'est la présence des produits de consommation. Si par exemple l'Île des Naufragés avait été réfractaire au point d'être incapable d'offrir de quoi manger, de quoi boire, de quoi s'habiller, de quoi s'abriter (aucune possibilité de produire ce genre de marchandises) comment les personnes auraient-elles survécu? En mangeant de l'or? Il est évident que si l'Île n'avait pu offrir aucun produit comestible, l'argent de Martin Golden n'aurait eu aucune valeur. Faute de produits, même son baril, à supposer qu'il fût plein d'or véritable, n'aurait servi à rien.

Heureusement dans l'île il y avait des richesses naturelles qui permettaient de produire des biens de consommation. Ceux-ci provenaient des ressources de l'Île et du travail de la petite communauté. Étant donné que rien ne permettait au banquier Martin de vanter des droits sur les ressources de l'Île, rien ne l'autorisait à couvrir de dettes ses compagnons pour ce qui leur appartenait déjà depuis le commencement. Les citoyens ont compris cette vérité, mais seulement lorsqu'ils ont connu la doctrine du Crédit social. Cette doctrine dit que la valeur de l'argent est basée sur le crédit de la collectivité (c'est-à-dire sur les produits disponibles) non sur les opérations du banquier. Vu que la quantité des produits existants est aussi appelée “crédit de la collectivité”, le principe théorique dit: la valeur de l'argent est basée sue le “crédit de la collectivité” (non sur le banquier ou ses opérations bancaires).

Vu que l'argent représente la valeur des produits de consommation que l'ensemble de la population rend disponibles, cet argent aurait dû représenter la quantité et la qualité de ces mêmes biens, et aurait dû appartenir non pas au banquier mais à tous les citoyens de l'île (banquier y-compris). [ 203]

203
  • [203] Quelles seraient les chances de succès d'un système qui (à la place de l'argent-papier ou de l'argent-métal) introduirait un simple livret avec des chiffres indiquant les entrées et les sorties d'après une unité de valeur quelconque? Un tel système pourrait fonctionner très bien s'il était fondé sur les principes du Crédit social. La question qui touche l'argent est une question de simple comptabilité. Étant donné qu'une comptabilité se doit d'être exacte (au symbole écrit doit correspondre exactement la quantité qu'il exprime) la doctrine du Crédit social dit que la quantité d'argent qui circule doit être proportionnée aux biens qui sont disponibles dans le monde réel, celui de la production. (Exemple: production abondante = argent abondant; production réduite = argent réduit).

 

#9. Financement automatique de la production.

Nous avons vu que l'argent – argent-papier, argent-métal, ou argent électronique – est un symbole. Nous l'utilisons à la place des biens réels qu'il représente. Est-ce que le symbole pourrait être plus important que la réalité qu'il représente? Oh non! Vous me dites que cela irait contre la logique. Parfait, nous sommes tous d'accord sur ce point. Cependant… que fait notre système actuel? Comme celui de Martin Golden il favorise l'expoitation réciproque plutôt que l'entraide. L'ordre des valeurs est renversé.

Lorsqu'un projet de travail est faisable sur le plan technique et physique, les moyens financiers devraient être créés et accordés automatiquement. Ils ne devraient jamais faire défaut. Nous connaissons désormais le pourquoi: l'argent est un bon serviteur. Malheur a qui lui permettrait de devenir son maître! Que faisait Martin Golden? Il mettait en circulation des billets d'argent en disant qu'ils étaient sa propriété, comme si les biens représentés par ces billets étaient à lui. En acceptant son système les naufragés de l'île devenaient ses esclaves. Pouvons-nous dire que le système financier qui actuellement nous régit n'est pas comme celui de Martin Golden? Pouvons-nous dire qu'il n'est pas fait pour nous transformer en esclaves, les esclaves des banquiers du FMI et de Wall Street?

Les moyens de production doivent demeurer actifs. Pour qu'ils le demeurent, l'argent doit être mis au service des producteurs au fur et à mesure que ceux-ci en ont besoin, de façon automatique. Est-ce que cela est possible? Oui, très possible. Un exemple très probant est celui que l'on a vu se produire au début de la deuxième guerre mondiale. En 1939 l'argent qui était introuvable depuis dix ans est apparu du jour au lendemain, comme par enchantement, et pendant le temps que la guerre a duré – six ans – il n'y a pas eu de problème d'argent pour financer la production requise. Alors, avec la même fidélité que l'argent a été mis au service de la production de guerre il devrait être mis au service de la production de paix. Pour bien répondre aux besoins d'une population, besoins légitimes, il faut que tout ce qui est réalisable physiquement et techniquement soit aussi réalisable financièrement. Ce serait la fin des cauchemars auxquels font face aujourd'hui les responsables de certaines institutions publiques. Ce serait aussi la fin du chômage et des privations inutiles que certains administrateurs nous infligent, faute d'argent.

 

#10. Patrimoine social et dividendes.

Dans la société actuelle, un capitaliste qui investit de l'argent dans une entreprise a droit à des dividendes. Le dividende est un revenu. Comme chacun sait, ce revenu est le fruit du capital investi. Si par dessus son investissement le capitaliste travaille aussi comme ouvrier ou employé dans l'entreprise qu'il finance, alors il perçoit deux revenus:  le dividende plus le salaire de son travail d'ouvrier.

La doctrine du Crédit social dit que tous les membres de la société sont un peu capitalistes, car ils possèdent en commun deux capitaux qui s'additionnent: celui des biens que la nature met à la disposition de tout le monde, e celui des connaissances relatives aux inventions réalisées par l'Humanité au cours des siècles. [204] Ce capital est nécessairement collectif car il appartient à toute la société humaine, non à trois ou quatre privilégiés. [205] Si aujourd'hui la production devient abondante au sein d'une nation, cela est dû pour beaucoup à la présence de ce fantastique patrimoine social. On peut dire qu'il est partout présent. Par exemple, si on supprimait la force motrice qui dérive des inventions récentes – la vapeur, l'électricité, le pétrole, etc. etc. – la production totale des nations serait très inférieure à la production actuelle.

204, 205
  • [204] Le patrimoine social est un capital collectif qui d'une part vient des ressources naturelles de la nation (un cadeau fait au départ par Dieu à ceux qui habitent ladite nation) et d'autre part vient de la somme de connaissances, inventions, découvertes, et perfectionnements qui ont été réalisés au cours des siècles dans les techniques de production. Ce bagage de connaissances se transmet d'une génération à l'autre en grandissant toujours plus. C'est un patrimoine collectif que les générations passées ont accumulé pour la génération d'aujourd'hui, et que la génération d'aujourd'hui exploite et perfectionne avant de le transférer à la génération de demain.
  • [205] Dans notre société capitaliste il y a des personnes qui parviennent à accumuler beaucoup d'argent, l'équivalent d'un pouvoir d'achat réservé à plusieurs millions de personnes. Que se passe-t-il si une personne veut consommer une quantité de produits conçus pour satisfaire les besoins de plusieurs millions de personnes? Une personne unique ne pourra jamais voyager pour cent personnes, s'habiller pour mille, s'amuser pour dix mille, manger et boire pour cent mille. Comment pourra-t-elle consommer en argent l'équivalent des produits destinés à plus que dix ou vingt personnes sans mourir étouffée?

Le patrimoine social engendre un dividende proportionné aux biens qui ont été produits, mais aujourd'hui ce dividende n'est pas distribué aux citoyens des nations. Pour corriger la situation la doctrine du Crédit social propose que le dividende créé par le patrimoine social soit distribué une fois par mois à tous les citoyens. Il s'agit d'une somme d'argent payable à chaque personne indépendamment du travail qu'elle exerce.

Cette façon de voir la distribution des richesses nationales est aux antipodes de la mentalité actuelle. Si le gouvernement de la nation dans laquelle nous vivons appliquait avec diligence la formule du Crédit social, nous et nos proches aurions tous un revenu de base grâce au dividende national. Quel est aujourd'hui le plus embêtant des problèmes sociaux? Autrefois c'était celui de produire suffisamment de marchandises pour que tout le monde ait de quoi subsister, aujourd'hui c'est le contraire. Le plus embêtant des problèmes sociaux est celui de vendre les marchandises qui sont produites en surabondance. Dans un contexte pareil la seule formule capable d'offrir paix et justice à tout le monde est celle du Crédit social. Ce système permettrait de respecter le droit de chaque être humain à l'usage des biens de la terre. Ce droit est fondamental. Le pape Pie XII l'a confirmé dans son radio-message du 1 juin 1941 en s'exprimant de la façon suivante:

“Les biens créés par Dieu l'ont été pour tous les hommes et doivent être à la disposition de tous, selon les principes de la justice et de la charité. Tout homme, en tant qu'être doué de raison, tient de la nature le droit fondamental de se servir des biens matériels de la terre pour subsister ... Un tel droit individuel ne saurait être supprimé en aucune manière, pas même par l'exercice d'autres droits certains et reconnus sur des biens matériels.”

 

# 11. Christianisme et Crédit social.

Question: «Des liens semblent unir le Crédit social et le Christianisme, la doctrine de l'un et celle de l'autre. Comment décrire ces liens? »

  1. Réponse: Notre capitalisme actuel encourage l'égoïsme, alors que le capitalisme proposé par le Crédit social encourage la solidarité et l'entraide, deux principes qui font partie de la Loi d'amour prêchée par le Christ. [206] Cette orientation donne une connotation religieuse à la doctrine du Crédit social, sans l'empêcher toutefois de demeurer ce qu'elle est: une formule financière. L'égoïsme qui domine dans le monde d'aujourd'hui a pour effet de détruire la société humaine, laquelle risque de s'éteindre comme cela se produit lorsque la flamme d'une chandelle est privée d'oxigène. Dans ces conditions, les activistes du Crédit social [207] sont obligés d'aller à contre courant. Ils proposent la religiosité et l'altruisme à une société qui vit dans l'irréligiosité et l'égoïsme. [208]
206, 207, 208
  • [206] Les maîtres de la finance ridiculisent ces principes car Mammon, leur leader, est le champion de l'égoïsme et de l'irréligiosité.
  • [207] Au Canada les activistes du Crédit social sont appelés Créditistes, et parfois ils reçoivent aussi le nom de Pèlerins de Saint Michel, ou Bérets blancs.
  • [208] Les Créditistes s'efforcent de vivre saintement, sachant que la justice et la paix n'existent entre les hommes que si Dieu – avec sa Loi d'amour – fait partie de leur projet de vie.

 

#12. Conclusion: le Royaume messianique.

Ce n'est pas la première fois que l'instinct égoïste pousse une caste sociale, un groupe d'individus, ou un simple individu, à s'emparer des biens et des privilèges destinés à l'ensemble du Genre humain. Dieu a cependant prévu que les initiatives humaines qui dépassent les bornes que Lui-même a fixées, soient arrêtées par son initiative divine. Les Prophètes chrétiens contemporains nous avertissent que la tentative arbitraire que fera la caste judéo-pharisaïque pour s'emparer du monde ne connaîtra qu'un succès passager. Avant que le pire ne survienne, ladite caste et les humains qui l'auront servie en épousant son mal seront tous éliminés par la puissance divine. Les survivants de la Maison d'Israël revivront ce que Saul (futur saint Paul) a vécu sur le chemin de Damas: frappés par la puissance de Dieu ils tomberont de cheval et finiront par reconnaître la grandeur de Celui qu'ils voulaient persécuter. Suite à cela ils se convertiront au Christianisme, ce qui les rendra enfin aptes à conduire les Nations avec justice. Ils deviendront un phare de lumière pour l'Humanité. [209]

Question: «Étant donné qu'avec l'Ère Nouvelle la priorité ira aux valeurs spirituelles plutôt qu'aux valeurs matérielles, sur quoi sera fondé le futur prestige du Peuple juif? Sur les richesses matérielles ou sur les richesses spirituelles? »

Réponse: Aujourd'hui les valeurs matérielles l'emportent sur les valeurs spirituelles, mais dans l'Ère nouvelle les choses changeront. Les valeurs matérielles seront au service des valeurs spirituelles, si bien que le prestige des Juifs du monde à venir sera d'abord et avant tout d'ordre spirituel. Étant donné que pour être authentique l'enrichissement matériel a besoin d'être précédé par le spirituel, le prestige juif finira par y gagner en qualité et quantité.

La période qui suivra est celle que saint Jean décrit au début du vingtième chapitre de l'Apocalypse. [210] Il s'agit du Royaume messianique, celui pour lequel nous prions chaque fois qu'en récitant le Notre Père nous prononçons les mots : “Que ton Règne vienne … sur la terre comme au ciel”.

209, 210
  • [209] Les théologiens qui paradent avec en tête le drapeau moderniste, dénigrent ou rejettent cette doctrine, qui pourtant nous vient de saint Paul. Saint Paul dit que lorsque la connaissance de la Foi sera arrivée à toutes les nations, les Fils d'Israël se convertiront tous au Christianisme, et philadelphie (l'union des frères) deviendra réalité.
  • [210] Cf. Ap 20, 1-6. “Le Millénaire de Paix”. «Puis je vis un Ange descendre du ciel, ayant en main la clé de l'abîme ainsi qu'une énorme chaîne. Il maîtrisa le Dragon, l'antique Serpent c'est le Diable, Satan et l'enchaîna pour mille ans. Il le jeta dans l'Abîme, tira sur lui les verrous, et apposa des scellés pour qu'il lui soit interdit de fourvoyer les nations jusqu'à l'achèvement des mille ans. À la fin de cette période il doit être relâché pour un peu de temps. Puis je vis des trônes, et ceux qui s'y assirent reçurent le pouvoir de juger. Je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus et de la Parole de Dieu. Je vis aussi ceux qui avaient refusé d'adorer la Bête et son image, et n'en avaient pas reçu le sceau sur le front et sur la main. CEUX-CI reprirent vie et régnèrent avec le Christ pendant mille ans, contrairement aux autres morts qui ne reprirent vie qu'une fois les mille ans terminés. C'est la première résurrection. Heureux et saints ceux qui seront admis à la première résurrection! La seconde mort n'aura pas de pouvoir sur eux, mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ, avec qui ils régneront pendant mille ans. »